Pourquoi AQNAL est favorable
pour le PL 21
Pour les membres d’AQNAL, même s’il recèle quelques insuffisances, le
projet de loi 21 propose un contenu rassembleur.
Il offre un minimum de garanties pour aller dans le sens d’une laicité qui
permet à l’État Québécois de poursuivre l’œuvre de sécularisation de la société,
oeuvre entamée depuis presqu’un demi-siècle. Nous sommes en accord avec les principes contenu dans ce PL21 malgré le
fait qu’ils ne couvrent pas tous les aspects souhaités. Ils n’en constituent pas
moins un minimum qui garantit, nous le répétons souvent, le bien vivre ensemble et en bonne intelligence.
1. Que la séparation de l’État et des religions est un acquis ;
2. Que la neutralité religieuse de l’État évite des discordances dans les
liens entre le cultuel et le politique ;
3. Que l’égalité de tous les citoyens et citoyennes est un fondement de base
d’une société de progrès et
4. Que la liberté de conscience et la liberté de religion sont garanties
pour tous que ce soit pour les aîné-e-s, les jeunes, les enfants, les hommes et
les femmes.
Juste pour mémoire
Qu'on le veuille ou non, ce qui dérange le plus les citoyens du Québec c’est
que depuis une dizaine d’années, les forces de l’inertie empêchent la société tout
entière d’évoluer dans la cohésion et l’harmonie alors que le gouvernement
actuel met en œuvre la laicité parmi d’autres instruments institutionnels.
Pourquoi ces forces de l’inertie veulent empêcher tout
un chacun de vivre sereinement en harmonie avec les autres et loin des dogmes
qui paralysent ?
Parce que ces groupes minoritaires, extrémistes font de la dissidence
leur pitance quotidienne appuyés de quelques individus qui de leurs tours d’ivoire
voudraient influer sur des points de la gouvernance nationale mettant sur la
table des idées régressives et intolérantes. Ils abordent la laicité non
pas pour la valider et la renforcer pour le bien de toutes et de tous mais pour
empêcher son application afin de faire avancer une pensée politico-théocratique
dont ils ignorent la teneur. Nous sommes
d'avis qu’un gouvernement décide à la majorité de ses électeurs de voter des
lois, celles-ci s’appliquent à toutes et à tous sans discrimination ni stigmatisation.
Toutes celles et tous ceux qui refusent de s’y conformer qui appellent à la
dissidence civile ne sauraient être qualifiés que de subversifs impénitents.
Du statut de citoyen avant
tout
L’Association Québécoise des Nord-Africains pour la Laicité souligne qu’une
grande proportion d’immigrants arrivent au Québec avec la ferme volonté d’y
vivre une citoyenneté à part entière ainsi que la ferme intention de faire
partie de la société d’accueil selon les valeurs universellement admises et
acceptées de part et d’autre. Ils ont toujours été disponibles et disposés à
assumer leur part d’obligations pour l’harmonie et la cohésion de la société. Ils
sont venus au Canada et au Québec pour être considéré-e-s comme des citoyen-ne-s
à part entière.
Des communautés divisées ou un espace commun à tous
les citoyens.
AQNAL n’est pas contre le fait de délimiter les espaces démocratiques
pour les personnes mais alors pourquoi ne pas les nommer par le concept qui
leur convient le mieux c’est-à-dire des citoyens, des membres de la cité qui
partagent un destin commun.
L’État laïc n’est pas l’État
athée
Rendez à César ce
qui est à
César et à Dieu
ce qui est à Dieu
Jésus
de Nazareth.
Le moule du multiculturalisme qui fragmente la société en groupes et
préconise une inclusion fondée sur l’exotisme, tout en définissant les citoyens
comme des individus de petites communautés cultuelles, ethniques, racisées ou dans
bien des cas des communautés culturelles. Il offre à ces communautés un faux réconfort
dans l’idée qu’elles possèdent leurs propres pratiques religieuses, leurs cuisines
aux senteurs épicées, leurs chansons et leurs rythmes particuliers et toutes
sortes de dispositions qui leurs sont familières.
La pluralité religieuse est-elle compatible avec la laïcité
?
Dans les sociétés en voie de sécularisation, des paradigmes bien installés ont été ébranlé par l’arrivée de nouvelles
politiques, de nouvelles idéologies, de nouvelles suprématies. Lorsque l’État est sécularisé, la liberté de
croyance et de culte est garantie, et les croyances sont égales entre elles. Dans une société sécularisée les libertés individuelles
sont normalisées par des codes imposés, par la société d’accueil, qui
préconisent que chacun reste dans son groupe et ne va pas plus loin que l’espace
consenti, dans une société laïque ce sont les codes législatifs (code civil,
code pénal et autres lois disposant des libertés individuelles dans les limites
des intégrités collectives …) qui ls régulent les relations entre citoyens dans
des espaces communs publics ou privés.
Dieu voulait que l’Islam fût une religion, mais
Les hommes ont voulu en faire une politique.
L’Islamisme travaille contre les musulmans[1].
Il y a ceux qui
parlent de fanatisme musulman mais nous considérons que le mal est plus profond
parce que les musulmans fanatiques sont des fondamentalistes dans une certaine limite
rationnelle. Les islamistes sont dans les dogmes extrémistes et expansionnistes.
L’Islamisme emprunte au tribalisme, un modèle bédouin et minoritaire, renforcé
par les immigrants qui une fois arrivés au Québec se délestent de leur identité
initiale et institutionnelle afin de se fabriquer une nouvelle par référence au
Wahhabisme. Le pire c’est que ce
Wahhabisme est renforcé par la conversion en particulier de Québécoises qui
sont rejointes par les jeunes issues de l’immigration arabe, qui elles aussi découvrent
le Wahhabisme et pensent qu’il s’agit de l’Islam. Et, bonjour les dégâts.
La signification politique du hijab.
Des centaines d’articles,
de réflexions, d’analyses et autres réflexions ont été publiés à ce sujet. Une
première précision s'impose. Comme musulmans, nous ne sommes pas contre le fait
que les personnes musulmanes, les groupes de musulmans et les communautés musulmanes
pratiquent leur foi selon leurs rites, leurs principes et leurs règles sociales
et culturelles. Cependant, nous nous inscrivons
en faux contre l'utilisation des symboles de l’Islamisme ou Islam politique dans
les espaces publics et dans les services publics et parapublics.
Le voile un handicap de l’insertion socioprofessionnelle
des femmes islamistes
Le PL21 par la clause
grand père donne la possibilité aux femmes islamistes qui travaillent dans des institutions
offrant un service public et qui souhaitent s’y maintenir. Si elles quittent
leurs emplois, elles devront se conformer à l’article 6, même s’il est incomplet,
qui dispose que le port d’un signe religieux est interdit dans l’exercice de
leurs fonctions aux personnes énumérées à l’annexe II. 27.
Cependant, il est
précisé que l’article 6 ne s’applique pas : À une personne
visée à l’un ou l’autre des paragraphes 2°, 3°, 7° et 9° de l’annexe II le
(indiquer ici la date qui précède celle de la présentation du présent projet de
loi), et ce, tant qu’elle exerce la même fonction au sein de la même
organisation. Ainsi leur droit de garder
leur voile est préservé.
La laicité et les musulmans
Les musulmans
ont-ils de la difficulté avec la laicité ? Oui ! Depuis l’avènement de
l’islam politique, ses leaders l’ont qualifiée d’athéisme. Par conséquent tout
laic est athée, tout athée est apostat, tout apostat est passible de la peine
capitale. Or, le Coran appelle
tous les hommes à changer, à évoluer et à mieux se connaître, il est dit dans
la sourate Les Femmes (s4 ; v1) : ‘’Ô gens ! Nous vous avons créés d'un homme
et d'une femme, et avons fait de vous des peuples et des tribus pour échanger,
le plus noble parmi vous est le plus pieux’’.
L’État du Québec doit être laïque.
Au Québec, la question
de la laicité a été, est et sera pour longtemps controversée, tant que l'État n’a
pas pris clairement position en faveur des valeurs fondamentales du pays tout
en les priorisant. Il ne doit pas, par ses hésitations et des considérations conjoncturelles
aller à contrecourant de ce que la société attend de lui. La laicité est le
seul dispositif, le seul mécanisme, la seule construction institutionnelle qui
aide à la conjugaison positive des convergences citoyennes. L’État doit prendre
clairement position en faveur des valeurs fondamentales du Québec, et les prioriser.
L’État ne doit
pas inciter la fragilisation des assises démocratiques du Québec, que tant de générations
- y compris libérales - ont contribué à bâtir et se prononcer seulement pour la
neutralité religieuse.
Des intellectuels
d’une gauche délavée et désagrégée dans l’Islamisme prétendent détenir les clés
des analyses inclusives pour considérer les islamistes comme parties prenantes
de la société, pourtant, l’idéologie Wahhabosalafiste, s’impose de plus en plus
au détriment de la liberté de conscience, de la liberté de pensée et de la liberté
d’expression.
Les politiques canadiens
et québécois ne voient pas du tout qu’il est question de pensée unique et de
nivellement par le bas et n’osent pas aborder frontalement la problématique.
Conclusion
Au moment où le monde se débarrasse de ses frontières le Québec ne doit pas
se lancer comme chez le voisin du sud dans l’érection de barrières, barrières
certes virtuelles mais des barrières malgré tout.
1)
Adopter sans hésiter la clause nonobstant.
2)
Étendre l’interdiction du port de toute forme signes
u de symboles religieux au même que le sont les signes et symboles politiques. (Interdiction du voile à l’ensemble des
employés exerçant au sein des institutions publiques ou parapubliques et
notamment celles de l’éducation nationale et de la santé et toutes celles qui
offrent des services publiques aux citoyennes et citoyens sans compromission et
délai de grâce).
3)
Remplacer le concept de personne par celui de
citoyen membre de la société.
4)
Développer une philosophie du ‘’Bien vivre Ensemble’’
et du ‘’Vivre en bonne intelligence’’.
5)
Mettre en œuvre des programmes d’initiation aux cultures
institutionnelle et culturelle du Québec.
6)
Réfléchir à la mise
en œuvre d’une stratégie d’intégration socioculturelle et une insertion
socioprofessionnelle des personnes immigrantes, y compris celles qui sont
arrivées depuis plus de cinq ans.
[1] Muhammad Said Al-Ashmawy