mercredi 13 mars 2019


Religion - Humanisme - Laicité en Algérie

Présentation du livre de Sylvie Bergeron, le jeudi 21 mars, au Centre Humaniste, sur Cecilia Bergeron, une sœur blanche, humaniste et Québécoise qui a consacré 45 ans de sa vie à l'Algérie.


Notre ami Ferid Chikhi accompagne l'auteure dans la présentation de son livre autour des trois axes suivants : Religion - Humanisme - Laicité. Au-delà du cheminement de Cecilia Bergeron il sera question du vivre ensemble et de laicité dans un pays musulman.

''Les Humanistes séculiers ont la réputation de connaitre les religions mieux que les croyants eux-mêmes. C’est pour maintenir notre réputation que je vous invite à mieux connaitre des ressorts psychologiques qui étaient courants au Québec, il n’y a pas si longtemps, ceux qui font qu’une personne fait le don de sa vie active à une cause qui la dépasse''. 

Venez en parler, un beau débat en perspective.

Où :

Au Centre humaniste de Montréal,

1225 boulevard St-Joseph, Montréal

Quand : le jeudi 21 mars 2019 à 19h

Entrée : 10$ (membre AHQ 5$)

Prière de réserver à


http://assohum.org/…/conference-cecilia-bergeron-45-ans-en…/

vendredi 8 mars 2019

Des dossiers chauds pour un printemps radieux !


Immigration et laïcité au Québec

Ceux qui défendent les libertés individuelles contre les risques, les incertitudes
et les menaces qui pèsent sur elles savent qu’un pays est stable seulement
si tous vont dans la même direction.

Au Québec, en cette fin d'hiver et bientôt le début du printemps, se dessinent en toile de fond de chauds débats qui accaparent déjà aussi bien les gens des médias que les observateurs et autres analystes de la scène politique et socioculturelle, plusieurs groupes de militants toutes obédiences confondues. Deux thèmes majeurs parmi tant d'autres du programme du gouvernement Legault, l'immigration, la laïcité et leurs prolongements dans l'école, constituent des tests de passage à réussir afin d'éviter que les émotions prennent le dessus sur la raison.

Un modèle de sélection des immigrants à reformuler

Au Québec, depuis un peu plus d'une décennie, ont été observés des changements de fonds qui
 touchent particulièrement les relations entre la société d'accueil et des immigrants musulmans venus des pays arabo-musulmans, de quelques pays européens et particulièrement de France. Parmi ces derniers, beaucoup se réclament d'origines diverses et quelques-uns revendiquent leur appartenance à de nouvelles idéologies (colonialité et décolonialité, «indigénat», racialisation, islamisme, etc.) en questionnement, sans occulter des embrigadés «sélectionnés» selon des critères généraux et généreux qui leur permettent d'arriver en sol québécois, sans crainte d'être repérés.

Ils mettent de l'avant leur identité plus idéologique sous couvert religieux et exigent que des dispositions réglementaires leur soient accordées pour que leur liberté d'action soit préservée. Au même moment, au Canada, le fédéral est interpelé par les mercenaires de Daech qui veulent revenir au pays, à présent que leur mission s'est achevée avec fracas contre le mur de la bêtise humaine échafaudé par ceux qui les ont embrigadés.

Il n'est pas nécessaire de revenir sur la complexité du dossier de l'immigration sachant que le gouvernement Legault est arrivé avec des promesses électorales avec un seul paramètre, celui de la réduction à 40 000 sélectionnés au lieu de 50 000, et ce, malgré l'abondance d'emplois notamment en région. Mais très vite, il a provoqué une onde de choc en invitant 18 000 requérants, soit environ 50 000 personnes, à reformuler leurs demandes.

Le bon sens nous intime de demander comment une équipe constituée de gestionnaires avertis a pu s'engager dans un chemin aussi périlleux même s'il s'agit de l'héritage « vicié » de la gouvernance libérale ? Il y comme un non-sens qui ne s'explique pas, sauf par le fait que la gestion des ressources humaines a été « un détail » chez les agents du ministère. À l'évidence, malgré sa verve, le jeune ministre Simon Jolin-Barrette semble avoir « erré » devra naviguer à contre-courant pour s'en sortir.

La vraie laïcité dans la Charte

Le second dossier chaud, celui de la laïcité, s'annonce plein de rebondissements au vu des réactions qu'il suscite dans les rangs des groupuscules radicaux de gauche et leurs alliés conservateurs et islamistes, ainsi que des multiculturalistes enragés.
Au Québec, en cette fin d'hiver et bientôt le début du printemps, se dessinent en toile de fond de chauds débats qui accaparent déjà aussi bien les gens des médias que les observateurs et autres analystes de la scène politique et socioculturelle, plusieurs groupes de militants toutes obédiences confondues. 
Deux thèmes majeurs parmi tant d'autres du programme du gouvernement Legault, l'immigration, la laïcité et leurs prolongements dans l'école, constituent des tests de passage à réussir afin d'éviter que les émotions prennent le dessus sur la raison.

Un modèle de sélection des immigrants à reformuler

Au Québec, depuis un peu plus d'une décennie, ont été observés des changements de fonds qui touchent particulièrement les relations entre la société d'accueil et des immigrants musulmans venus des pays arabo-musulmans, de quelques pays européens et particulièrement de France.

Parmi ces derniers, beaucoup se réclament d'origines diverses et quelques-uns revendiquent leur appartenance à de nouvelles idéologies (colonialité et décolonialité, « indigénat », racialisation, islamisme, etc.) en questionnement, sans occulter des embrigadés « sélectionnés » selon des critères généraux et généreux qui leur permettent d'arriver en sol québécois, sans crainte d'être repérés.

Ils mettent de l'avant leur identité plus idéologique sous couvert religieux et exigent que des dispositions réglementaires leur soient accordées pour que leur liberté d'action soit préservée. Au même moment, au Canada, le fédéral est interpelé par les mercenaires de Daech qui veulent revenir au pays, à présent que leur mission s'est achevée avec fracas contre le mur de la bêtise humaine échafaudé par ceux qui les ont embrigadés.

Il n'est pas nécessaire de revenir sur la complexité du dossier de l'immigration sachant que le gouvernement Legault est arrivé avec des promesses électorales avec un seul paramètre, celui de la réduction à 40 000 sélectionnés au lieu de 50 000, et ce, malgré l'abondance d'emplois notamment en région. Mais très vite, il a provoqué une onde de choc en invitant 18 000 requérants, soit environ 50 000 personnes, à reformuler leurs demandes.

Le bon sens nous intime de demander comment une équipe constituée de gestionnaires avertis a pu s'engager dans un chemin aussi périlleux même s'il s'agit de l'héritage « vicié » de la gouvernance libérale ? Il y comme un non-sens qui ne s'explique pas, sauf par le fait que la gestion des ressources humaines a été « un détail » chez les agents du ministère. À l'évidence, malgré sa verve, le jeune ministre Simon Jolin-Barrette semble avoir « erré » devra naviguer à contre-courant pour s'en sortir.

La vraie laïcité dans la Charte

Le second dossier chaud, celui de la laïcité, s'annonce plein de rebondissements au vu des réactions qu'il suscite dans les rangs des groupuscules radicaux de gauche et leurs alliés conservateurs et islamistes, ainsi que des multiculturalistes enragés. Le simple fait de parler de ce sujet, et voici que des « ligues de propagandistes » s'insurgent. Quelques-uns de leurs nouveaux prophètes et de leurs courants, prétextant l'offense et la stigmatisation, lancent des attaques perfides associées à la victimisation. Leurs cibles privilégiées sont les nouveaux élus du gouvernement du Québec ainsi que les partisans de la laïcité. Toutefois, ils n'hésitent pas à accuser les Québécois et leur gouvernement d'être racistes, xénophobes, et, la cerise sur le sundae : ils les culpabilisent d'être des semeurs de troubles en configurant deux sociétés, l'une identitaire et l'autre.

Ils n'hésitent pas à rejeter le blâme qu'ils subissent et refusent que les futures lois qui réduiraient leurs libertés idéologico-religieuses soient adoptées.

En fait, au Québec, « ces ligues de propagandistes » s'insurgent contre la laïcité qui doit être l'énergie du contrat social en déployant l'égalité de tous les citoyens devant la loi, la solidarité entre individus et groupes sociaux sans que la religion soit mise de l'avant.

Ils sont pour une laïcité à sens unique et seulement portée par la neutralité de l'État.

Ils ne veulent pas comprendre que vouloir s'approprier la lutte contre les discriminations et le racisme est antinomique avec la laïcité, que s'accaparer de cette lutte en raison de leur origine, de la couleur de leur peau, de leur orientation sexuelle, de leur religion est en soi une discrimination envers des pans entiers de la société, sachant que cibler toute forme de discrimination à raison de l'identité de la personne est tout sauf inclusif.

La réforme de l'école

Dans le prolongement des deux dossiers mentionnés précédemment, celui de l'école avec le projet de
maternelle, la suppression du cours ECR, et, pourquoi pas, une refonte de l'administration pour la mettre au diapason des besoins du Québec, il existe quelques éléments qui pourraient faire réfléchir autrement. Par exemple, ceux qui considèrent qu'entre les jeunes, le bon vivre ensemble est probant, ils oublient que la désignation par la communauté d'origine n'aide pas du tout à l'inclusion dans une nation homogène. Ils refusent d'admettre que les libertés citoyennes ne sont viables que si leurs limites dans une société en mutation depuis fort longtemps ne sont pas assurées par un enseignement approprié.

Des garde-fous doivent être mis en place pour juguler les clivages
observés au sein des groupes ethniques et entre les communautés
de la métropole montréalaise et celles des régions.

Bien des signes de divergences sur les valeurs sociales sont visibles et palpables, surtout en raison d'un manque flagrant d'un enseignement de l'histoire du Québec à laquelle tout se rattache.

Une pédagogie pour une convergence citoyenne

Pour clore cette réflexion, le sens commun au Québec voudrait que le gouvernement de la CAQ maintienne et consolide sa position en faveur de la sauvegarde et de la consolidation de l'identité québécoise, des valeurs fondamentales du pays (partage, soutien aux plus vulnérables, accueil et ouverture d'esprit... égalité et équité) ainsi que de leur priorisation, de l'intégration des immigrants, etc. Il sait qu'une seule vraie laïcité inscrite dans la Charte des droits et des libertés évitera la fragilisation des assises démocratiques de la province que tant de générations - y compris libérales - ont contribué à bâtir.

Pour atteindre cet objectif, le seul moyen est d'assurer un travail pédagogique que les autres formations politiques n'ont pas su mettre en oeuvre.

Ce travail consiste à la formalisation d'une politique de convergence citoyenne pour un vivre ensemble et en bonne intelligence loin des chapelles religieuses, idéologiques et politiques. Ceux qui défendent les libertés individuelles contre les risques, les incertitudes et les menaces qui pèsent sur elles savent qu'un pays est stable seulement si tous vont dans la même direction et qu'ils sont mus par les mêmes sentiments de progrès, de développements individuel et collectif, loin des prédicateurs de mauvais aloi et leurs alliés circonstanciels.

Ferid R. Chikhi

vendredi 25 janvier 2019

La laicité fait elle peur aux gouvernants du Québec et du Canada ?

Quels objectifs pour la Révolution tranquille !? 
Dans une récente publication ‘’Le Québec, entre le sécularisme et la laïcité’’[1], j’avais écrit, entre autres, que : "Même si le multiculturalisme est fortement remis en question en Europe, celui du Canada n’est pas conciliable avec la laïcité, alors qu’il l’est avec le sécularisme. … La déconfessionnalisation a fait son cheminement, mais n'a pas atteint tous les objectifs assignés par la Révolution Tranquille, notamment la formalisation de la laicité. L’implantation de la laïcité a rencontré sur sa route une opposition sournoise des multiculturalistes pancanadiens (incluant tous leurs intégristes) et aujourd'hui celle des islamistes qui malgré leur ignorance de la réalité sociopolitique du Québec, ne sont pas favorables à la laïcité’’.

Dans le propos qui suit, je j’attire l’attention sur trois éléments qui, selon ma perception, constituent des obstacles sournois à la formalisation de la laïcité.

Le premier de ces éléments a trait au serment de citoyenneté Canadienne couplé au second qui concerne la contrainte de sujétion à la Reine d’Angleterre que prêtent les immigrants, et qui finit par influer inconsciemment sur leur état d’esprit. Ce qui, au Québec, en fait un handicap à leur intégration, entrave leur acceptation de l’identité et de la culture françaises et alimente les défiances envers les valeurs de la société d’accueil. Parallèlement à ce cadre de référence, le troisième élément est l’idéologie islamiste. Elle forme un front anti-laïcité avec les multiculturalistes Canadiens et la nouvelle gauche radicale fortement noyautée par des courants islamistes. 

Sujet ou citoyen ou citoyen et sujet ?

Pour étayer une partie de ce qui précède, j’ai réfléchi aux causes visibles qui nourrissent l’obstruction que rencontre la laïcité au Québec. Je me suis rappelé ma prestation de serment pour la citoyenneté Canadienne couplée à l’allégeance à la reine d’Angleterre.

À ce moment particulier de mon ‘’appropriation’’ de ma nouvelle citoyenneté, j’ai ressenti une violente agression morale contre les libertés pour lesquelles j’ai opté. Je me suis alors posé deux questions : en tant que musulman, comment pourrais-je accepter d’être sujet de la Reine d’Angleterre qui est gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre ?  Quelle posture devrais-je adopter dès le moment où sans en prendre la mesure, j’ai apostasié l'Islam par un serment de sujétion à la Reine d’Angleterre ?

Des amis, arrivés avant moi au Québec, m’ont suggéré de ne pas m’en offusquer. Quelques-uns m’ont conseillé d’oublier ce serment. J’avoue que je suis resté dans le doute pendant quelques mois avant de me libérer de cette problématique en la reléguant dans une case mémoire même si elle est toujours prégnante. Bien plus tard, ce questionnement m’amena à une troisième réflexion que j’aborderai succinctement un peu plus loin.

Je tiens à préciser que pour m’autoriser ce stockage en mémoire, j’ai fait un exercice de lecture. J’ai revisité, entre autres, le passage du Traité de l'Autorité Politique de Spinoza, où il écrit : « Les hommes ne naissent pas citoyens, mais le deviennent ». Je suis donc devenu citoyen d’un pays qui m’a offert de l’être, après cinq ans de pratique, d’adaptation, d’apprentissage. C’est ‘’un privilège’’, m’a-t-on dit, qu’il faut acquérir. J’ai aussi relu quelques passages du dictionnaire philosophique) d’André Comte-Sponville, qui définit le citoyen comme ‘’ le membre d’une Cité, en tant qu’il participe au pouvoir souverain (autrement il ne serait que sujet) et lui est soumis (sans quoi il serait roi). Il peut exister ...’’.  

Enfin, je me suis rappelé Jean Jacques Rousseau qui met en évidence le fait que ‘’ Le citoyen est un être éminemment politique qui exprime non pas son intérêt individuel mais l'intérêt général. Cet intérêt général ne se résume pas à la somme des volontés particulières mais le dépasse’’. L’intérêt général, personne n’en disconviendra, c’est bien dit et cela devrait réveiller quelques bien-pensants qui interviennent régulièrement dans le débat sur les deux thèmes essentiels qui monopolisent l’attention des citoyens. Le premier constitué autour des trois fondements identitaire, culturel et linguistique du Québec ; le second concerne l’Islamisation rampante des communautés musulmanes et des nouveaux convertis. Cela s’observe spécifiquement au Québec où nous assistons, avec le concours des multiculturalistes Canadiens, à une banalisation et à un dévoiement des fondements qui structurent ces deux thèmes tout en minant les acquis sociétaux de la Révolution Tranquille. Depuis plus d’une décennie le triptyque identité, culture, langue française connait un recul sans précédent, alors même que, concomitamment, le multiculturalisme et l’islamisme accroissent leur présence au sein de la société Québécoise. Bien entendu, pour compléter le portrait général, il faut considérer avec attention le ‘’grenouillage’’ des nouveaux gauchistes radicaux en perte de sens.

L'urgence d'un cadre législatif pour la laïcité

Avant de clore ce propos, je reviens à l’idée première à savoir les causes de la stagnation du processus menant à la formalisation de la laïcité. Il est vrai que le sécularisme offre une place privilégiée aux religions par leur intervention dans la vie des sujets tout en diluant leurs identités multiples sous les signes et symboles religieux et en reléguant au dernier rang leur citoyenneté. Omettant de signifier que les religions ne reconnaissent qu’une seule liberté individuelle, celle de se soumettre au verbe divin. Mieux encore Emile Durkheim, nous avertis : “ La religion n'est pas seulement un système d'idées, elle est avant tout un système de forces.” C’est dire que tout en optant pour la neutralité des institutions et non des employés du service public le sécularisme est favorable à l’expression de la visibilité de leurs convictions religieuses par le port de signes et autres symboles religieux. En revanche, pour d’autres, la laïcité est un produit clé en main, donc achevé et bien ancré dans leur esprit parce qu’il décline l’identité sous toute ses facettes, et notamment celles qui deviennent communes à toutes et à tous. Pour eux, il suffit de légiférer afin que le cadre de références mette sur le même piédestal les religions tout en les excluant de la gouvernance des affaires publiques et des citoyens.

Ce qui est vrai dans un État de droit. Néanmoins, une loi, quel que soit son champ d’application, exige souvent une longue préparation, une bonne compréhension et surtout un partage de ses principes. Dans le cas de la mise en œuvre de la laïcité, cela dure depuis une décennie.

Une grande majorité de Québécois ont décidé de faire confiance au gouvernement de François Legault. Dès lors, le processus législatif doit être accéléré pour remettre les pendules à l’heure, sans quoi, au nom du sacro-saint respect des minorités, le multiculturalisme aidant, les disparités, les spécificités, les singularités importées dans leurs bagages culturels et intellectuels, les agissements sociaux et politiques de bien des immigrants mettront à mal l’espace commun et public.

Ferid Chikhi 

[1]   (https://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/quebec-secularisme-laicite-religion-eglise-etat_a_23621765/) 18/12/2018

lundi 31 décembre 2018

2019 nouvel an de la Laicité !


En cette veille du nouvel an 2019

Les membres, les sympathisants ainsi que les amis d'AQNAL
vous souhaitent leurs meilleurs voeux de santé, 
de sérénité et de paix.

Fasse que l'année nouvelle soit celle de 
la consécration de la laicité au Québec.



mardi 18 décembre 2018

Le voile est un moyen de contrôle du corps de la femme


Lettre ouverte à Catherine Dorion, députée

''Ne peut sentir l'intensité de la braise que celle/celui qui  a déjà posé le pied dessus''
Adage Algérien

Dans votre vidéo qui porte sur le voile et que vous adressez « aux nouveaux curés », vous parlez d’une religion qui s’appelle islam. Mais plus je vous écoutais, plus je découvrais votre ignorance abyssale de cette religion dans les pays où elle est force de loi, et surtout du combat des femmes qui y vivent !

Avec cette vidéo, vous n’apportez rien de nouveau dans ce débat de société légitime et indispensable, si ce n’est de répandre des faussetés qui dénaturent ma religion et celle de mes parents. Ce n’est pas parce qu’on répète une fausseté qu’elle finit par devenir vérité.

Dans votre vidéo, vous intervenez en tant que députée et non comme auteure. En tant que députée, vous ne pouvez pas vous permettre de froisser une communauté. Ici, il s’agit de la communauté musulmane. Celle-ci, loin d’être monolithique, est traversée par plusieurs courants. J’ai grandi dans une famille musulmane traditionaliste et pratiquante. Mon père était autodidacte, ma mère et ma grand-mère illettrées. Ce sont ces personnes qui m’ont appris l’islam et qui m’ont poussée à le lire, à le comprendre, mais surtout à ne pas m’arrêter à la lecture littérale et encore moins de colporter les faussetés qui sont préjudiciables aux femmes surtout.

Il est vrai que toutes les religions n’offrent aux femmes que des strapontins. Et c’est aussi dans cette famille que j’ai appris à me servir de l’ijtihad (effort intellectuel qui est issu de la tradition islamique depuis de nombreux siècles) pour lutter contre les dogmes et les blocages dans l’interprétation du Coran.

Le voile fait justement partie de ces erreurs d’interprétation. Ainsi, le voile que des femmes portent sur la tête et que vous semblez trouver anodin, sachez qu’il n’a aucune existence dans le Coran. Vous gagneriez à lire sur ce sujet que vous défendez au nom du droit à la différence. Le voile n’est pas musulman, c’est notre étoile jaune, à nous, femmes musulmanes et non islamistes. Il est imposé par l’islam dévoyé par l’alliance du politique et du religieux depuis près de 40 ans. C’est cette vision islamiste qui a fait que j’ai dû quitter mon Algérie pour me réfugier au Québec pour échapper à mon exécution, cette vision fondamentaliste que votre parti semble avoir adoptée en son sein sans même en comprendre les dangers.

Il n’y a aucun rapprochement à faire entre porter un piercing ou une tuque et porter un voile : ne pas les porter n’entraîne pas la mort pour les premiers, alors que déroger à une interprétation fondamentaliste de l’islam, comme c’est le cas pour le voile, peut mener la femme au fouet, à la prison, voire à la mort.

Le voile fait justement partie de ces erreurs d’interprétation

Dans les pays où l’islamisme s’est imposé, les femmes prennent le risque d’une agression chaque jour non pour une faute commise, mais tout simplement parce qu’elles sont femmes. Ces femmes, je les admire pour ce qu’elles osent entreprendre dans un pays où le 911 n’existe pas. Pourriez-vous les regarder dans les yeux et leur dire que le voile que vous défendez au Québec a une autre connotation, qu’il est le symbole du libre choix ? Ma mère qui le portait par tradition imposée l’a toujours haï. Nous, les filles de l’indépendance, nous ne l’avons jamais porté. C’était une époque où les hommes de ma société étaient plus attachés à la modernité et au progrès qu’aux cheveux de la femme, devenus source de perversion.

Chaque geste que vous poserez ici pour rendre l’islam politique acceptable fera reculer le combat de ces femmes et fera la joie des islamistes qui imposent ce voile dans les pays musulmans. Si vous étiez mère de deux filles comme je le suis, trouveriez-vous normal qu’elles doivent se cacher les cheveux pour qu’elles ne souillent pas la pensée des garçons qu’elles côtoient ? En fait, le voile n’est pas une question de modestie et de pudeur, mais bien un moyen de contrôle du corps de la femme.

Il était de tradition chez la gauche de porter la cause des opprimées où qu’elle soit. Aujourd’hui, nous constatons que cet idéal est remplacé par le relativisme culturel, qui, pour nous, les musulmanes, est la plus haute forme de mépris, puisqu’ici, nous sommes invisibles et inaudibles si nous ne sommes pas voilées.

Prenez le temps de lire Olfa Youssef, Ani Zonneveld, Fatima Mernissi, Mohammed Arkoun, Rachid Benzine, Soheib Bencheikh, Tahar Haddad, Chahla Chafiq, pour ne citer que ces quelques réformistes, qui sont de plus en plus nombreuses et nombreux et qui font face à l’islam politique commandité à coups de pétrodollars et relayé par la gauche communautariste.

Les religions nous ont assez asservies, et votre rôle de députée n’est point de nous y emprisonner. Votre rôle ne devrait-il pas consister à nous aider à nous affranchir de cette déviance sociale ?

Leila Lesbet

https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/543829/le-voile-est-un-moyen-de-controle-du-corps-de-la-femme

lundi 19 novembre 2018

Elle est maintenue en prison pour une gorgée d'eau !

Un appui de taille pour Aasiya Bibi Noreen
''À leur Assemblée générale du 17 novembre 2018, les membres de Pour les Droits des Femmes du  Québec (PDFQc) ont adopté à l'unanimité la résolution suivante : "Il est résolu que les membres présentes à l’AGA de PDF Québec, tenue à Montréal le 17 novembre 2018, offrent leur soutien à Asia Bibi dont la vie est mise en danger et appuient également la démarche du gouvernement canadien visant à l’accueillir comme réfugiée au Canada. ".
=========================================
Au Pakistan, Asia a été emprisonnée pendant des années pour avoir bu une gorgée d'eau d'un puits qui ''appartient à des musulmans''.
Les faits : Deux femmes demandent à Asia de l'eau à boire. Elle va chercher de l'eau à un puits à proximité du champ, prend un gobelet avec lequel elle boit une gorgée d’eau, puis ramène un récipient d’eau auprès des femmes.
Une des femmes refuse de boire l’eau, prétextant que cette eau est souillée parce qu’Asia est chrétienne et donc elle est impure (haram).
Asia Bibi se défend en disant qu’elle ne croit pas que le prophète Mahomet soit d’accord avec cette interprétation. Elles ses disputent.
Les femmes islamistes s'indignent face à une telle attitude : « Comment oses-tu parler comme cela du prophète, tu viens de commettre un blasphème ». 
Les femmes se plaignent au mollah Qari Sallam. Qui s'en va signaler le blasphème au commissariat de police de Nankana Sahib.
Asia et sa famille sont victimes de menaces de mort. La police intervient et pour la protéger elle est placée en détention et sa famille entre en clandestinité.
Le tribunal de Lahore confirme la condamnation à mort en 2014. Le 31 octobre 2018 la Cour Suprême la relaxe.
Des pressions - manifestations des islamistes radicaux sont organisées partout au Pakistan - sur la justice Pakistanaise. Asia est maintenue en prison pour une éventuelle révision du jugement la relaxant.
À noter qu'à son époque, Muhammad Zia-ul-Haq a mis en place une politique d'islamisation forcée. Il introduit notamment des décisions de justice pour sanctionner les mauvaises mœurs et le blasphème qui prévoit la peine de mort pour toutes personnes qui dénigrent le prophète Mohamed. 
Asia a été condamnée d'abord en application de cette loi et acquittée sur la base de la loi de protection des femmes (2006) qui revient sur certaines des dispositions de la première loi.
Récemment, la Grande Bretagne a refusé de l'accueillir parce que les Pakistanais sont nombreux à y vivre.
Le Canada étant en contact avec le Pakistan pour trouver une solution à la problématique d'Asia, PDF Québec appui le gouvernement Canadien pour une décision d'accueil d'Asia en lui offrant les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'elle vive ses libertés, y compris celle de se désaltérer avec toute l'eau du pays.
Ferid Chikhi
18-11-2018

vendredi 26 octobre 2018

Une déconfessionnalisation n'est pas la laicité


La capacité de résilience des Québécois
Les polémiques sur les valeurs Québécoises, l’intégration des immigrants originaires des pays arabo-musulmans … leurs voiles, leurs dénonciations de ce qu’ils qualifient de racisme et la laïcité, sont de retour dans les espaces publics après une élection remportée par la majorité francophone. 

Je me souviens qu’au moment de mon installation les acquis de la révolution tranquille étaient palpables pour un immigrant venant d’Algérie. Une de mes premières impressions n’avait rien à voir avec les avancées politiques et encore moins la déconfessionnalisation que je croyais généralisée aux autres institutions publiques et à l’espace public, même s’il y avait profusion de noms de Saints et de Saintes donnés aux artères des villes et des villages ainsi le nombre des églises. Elle touchait beaucoup plus, dans ma tête de Nord-Africain, les signes du succès social et du progrès industriels atteints par les Québécois. Mon intérêt initial concernait la transformation du tissu économique en de multiples pôles industriels. Avec une carrière faite dans les transports aériens, j’avais hâte de connaitre les sites professionnels de Bombardier, Pratt & Whitney et CAE (chef de file mondial en formation dans les domaines de l’aviation civile), les institutions internationales, (IATA & OACI).

Il y avait aussi, la culture francophone, les arts et les festivals de Montréal dont la renommée était internationale. Afin regrouper mes connaissances du Québec, j’avais focalisé sur les actualités et notamment celles relatives aux institutions politiques et l’organisation citoyenne. Se faire une petite place au sein des CA d’organismes communautaires n’était pas chose aisée. J’ai dû faire tester ma compréhension de ce que je découvrais de la société Québécoise. J’avais beaucoup entendu parler de la résistance du peuple Québécois francophone noyé dans un océan d’anglophones. J’avais découvert que sa force résidait surtout dans sa résilience et dans sa capacité à la transformer en force de l’innovation et de la créativité.

Les islamistes étaient déjà au Québec

Ce que je n’avais pas anticipé c’était l’adage suivant : ‘’ le passé te rattrape au moment où tu t’y attends le moins ‘’. En mars 2002, j’avais commencé à rencontrer des Québécois. Une visite au
marché - Jean Talon - s’était imposée. J’allais être marqué de façon magistrale. Un terroriste islamiste, de mon quartier, était apparu dans l’encadrure de la porte d’entrée du marché couvert. Nos regards s’étaient croisés. La main de mon accompagnateur me tira de cette vision presqu’irréelle. L’Hacène, me dit ‘’ tu sais très bien que le Canada, les USA, la Grande Bretagne et la France ont accueilli ‘’nos terroristes’’. Il est là, comme demandeur d’asile politique et peut être comme clandestin’’. Je me suis alor, demandé si sept millions de francophones étaient stoïques ou naïfs face à 1.000 à 1.500 islamistes (C’était déjà une évaluation au vu des 3.500 Algériens qui débarquaient à Montréal depuis 1998) !?

J’avais pensé aux acquis sociétaux du Québec et je conclus que la sécularisation avait fait de grands pas, mais en matière de laicité beaucoup restait à faire surtout que la déconfessionnalisation de l’école publique n’avait concerné que le Christianisme… Je m’étais aussi demandé, si leur identité, leur culture, leur langue résisteraient à ce fléau multidimensionnel, allié contre nature à une gauche réactionnaire ? J’avais omis, par méconnaissance, le poids du multiculturalisme et ses effets sur la ghettoïsation des communautés ethniques. Le ‘’Québécophobisme’’ incité par des groupes d’individus formatés aux dogmes d’idéologies venues d’ailleurs, aura-t-il un droit de cité ou sera-t-il annihilé ? Une question traversa mon esprit : Peut-on désendoctriner ces personnes ? Une seule réponse confrontait : Il faudra que les Québécois sortent de leur tolérance légendaire pour faire face à l’autovictimisation et au retour sournois des idéologies à caractère religieux.

‘’Un nécessaire changement de culture institutionnelle’’

J’ai dû relire quelques pans de l’Histoire du Québec pour mieux comprendre les différentes tendances. Je découvris qu’en 1997 un amendement à la Constitution avait supprimé les privilèges confessionnels détenus par les catholiques et les protestants [1]. Le Québec s’était engagé dès mars 1999 à considérer avec attention le rapport élaboré sous la présidence de Jean-Pierre Proulx et portait sur la place de la religion dans le système éducatif. À la suite de cela, la Loi 118, adoptée le 14 juin 2000, était critiquée par les tenants de l'école confessionnelle et par ceux de l'école laïque. Le rapport Proulx aurait été plus adapté à la société moderne que le compromis choisi par le ministre de l'Éducation. En octobre 2006, un avis du ministère [2] de l’éducation relatif à la déconfessionnalisation scolaire au Québec mentionnait ‘’ un nécessaire changement de culture institutionnelle ’’. Pour moi, j’avais cru comprendre que la Révolution Tranquille avait été le creuset de la construction d'une nouvelle identité nationale québécoise et une rupture décisive entre l'Église et l'État. L’école déconfessionnalisée, a certes façonné les futurs citoyens en leur inculquant des valeurs, des principes, des repères sociétaux, et bien entendu tracé les contours d’une société moderne où l’égalité les droits, les libertés fondamentales étaient puissantes, mais d’où l’Histoire et la Culture spécifiques aux Québécois avaient été évacuées. Pour moi, le processus était inachevé.

La laïcité, seule, ne saurait et ne pourrait jouer ce rôle

De nos jours, des conférenciers, à partir de leurs tours d’Ivoire, servent, sans scrupules des concepts redéfinis selon des approches accommodante d’identités nouvelles. Or celles-ci investissent et perturbent tous les espaces publics et privés. Quelques-unes sont mortifères et anthropophages pour les autres. À ce stade de la réflexion, bien des citoyens originaires d’Afrique du Nord se demandent si
ce Québec, qui les a accueillis, n’est pas poussé sur un chemin dangereux pour le bien vivre ensemble. Ils pensaient avoir laissé derrière eux, leurs islamistes et les atteintes à leur intégrité pour les retrouver en pleine expansion en terre Québécoise. Or, c’est avec un enthousiasme assumé qu’ils sont venus vivre et partager une vie sans considération de leur appartenance religieuse. Un grand nombre parmi eux, applaudissent, l’avènement du gouvernement Caquiste qu’ils estiment en mesure de proposer des réponses conformes aux divergences affichées de quelques islamistes qui se réclament d’idéologies incompatibles avec les valeurs de partage de la société d’accueil. Ils ont aussi confiance dans sa volonté de profiter des enseignements tirés des échecs de son prédécesseur pour consolider sérieusement les acquis laïques du Québec. Le Québec est à la croisée des chemins, son nouveau Premier Ministre, sait que pour s’en sortir, achever la déconfessionnalisation est un dessein sensible. Il doit maintenir son option en vue d’une laïcité tant réclamée par la majorité des citoyens et ainsi être au diapason des défis relevés par les pionniers du Québec.

Ferid Chikhi


Les petits contes voilés*

Le voilement des fillettes soulève des questions importantes quant à sur leur liberté, leur autonomie corporelle et leur dignité, en particu...