Quels objectifs pour la Révolution tranquille !?
Dans une récente publication ‘’Le
Québec, entre le sécularisme et la laïcité’’[1], j’avais écrit, entre autres, que :
"Même si le multiculturalisme est fortement remis en question en Europe,
celui du Canada n’est pas conciliable avec la laïcité, alors qu’il l’est avec
le sécularisme. … La déconfessionnalisation a fait son cheminement, mais n'a
pas atteint tous les objectifs assignés par la Révolution Tranquille, notamment
la formalisation de la laicité. L’implantation de la laïcité a rencontré sur sa
route une opposition sournoise des multiculturalistes pancanadiens (incluant
tous leurs intégristes) et aujourd'hui celle des islamistes qui malgré leur
ignorance de la réalité sociopolitique du Québec, ne sont pas favorables à la
laïcité’’.
Dans le propos qui suit, je j’attire
l’attention sur trois éléments qui, selon ma perception, constituent des
obstacles sournois à la formalisation de la laïcité.
Le premier de ces éléments a trait au serment de citoyenneté Canadienne couplé au second qui concerne la contrainte de sujétion à la Reine d’Angleterre que prêtent les immigrants, et qui finit par influer inconsciemment sur leur état d’esprit. Ce qui, au Québec, en fait un handicap à leur intégration, entrave leur acceptation de l’identité et de la culture françaises et alimente les défiances envers les valeurs de la société d’accueil. Parallèlement à ce cadre de référence, le troisième élément est l’idéologie islamiste. Elle forme un front anti-laïcité avec les multiculturalistes Canadiens et la nouvelle gauche radicale fortement noyautée par des courants islamistes.
Sujet ou
citoyen ou citoyen et sujet ?
Pour étayer une partie de ce qui
précède, j’ai réfléchi aux causes visibles qui nourrissent l’obstruction que
rencontre la laïcité au Québec. Je me suis rappelé ma prestation de serment
pour la citoyenneté Canadienne couplée à l’allégeance à la reine d’Angleterre.
À ce moment particulier de mon
‘’appropriation’’ de ma nouvelle citoyenneté, j’ai ressenti une violente
agression morale contre les libertés pour lesquelles j’ai opté. Je me suis
alors posé deux questions : en tant que musulman, comment pourrais-je
accepter d’être sujet de la Reine d’Angleterre qui est gouverneur suprême de
l'Église d'Angleterre ? Quelle posture devrais-je adopter dès le
moment où sans en prendre la mesure, j’ai apostasié
l'Islam par un serment de sujétion à la Reine d’Angleterre ?
Des amis, arrivés avant moi au Québec,
m’ont suggéré de ne pas m’en offusquer. Quelques-uns m’ont conseillé d’oublier
ce serment. J’avoue que je suis resté dans le doute pendant quelques mois avant
de me libérer de cette problématique en la reléguant dans une case mémoire même
si elle est toujours prégnante. Bien plus tard, ce questionnement m’amena à une
troisième réflexion que j’aborderai succinctement un peu plus loin.
Je tiens à préciser que pour m’autoriser
ce stockage en mémoire, j’ai fait un exercice de lecture. J’ai revisité,
entre autres, le passage du Traité de l'Autorité Politique de Spinoza, où il
écrit : « Les hommes ne naissent pas citoyens, mais le deviennent ». Je suis
donc devenu citoyen d’un pays qui m’a offert de l’être, après cinq ans de
pratique, d’adaptation, d’apprentissage. C’est ‘’un privilège’’, m’a-t-on dit,
qu’il faut acquérir. J’ai aussi relu quelques passages du dictionnaire
philosophique) d’André Comte-Sponville, qui définit le citoyen comme ‘’ le
membre d’une Cité, en tant qu’il participe au pouvoir souverain (autrement il
ne serait que sujet) et lui est soumis (sans quoi il serait roi). Il peut
exister ...’’.
Enfin, je me suis rappelé Jean Jacques Rousseau qui met en évidence le fait que ‘’ Le citoyen est un être éminemment politique qui exprime non pas son intérêt individuel mais l'intérêt général. Cet intérêt général ne se résume pas à la somme des volontés particulières mais le dépasse’’. L’intérêt général, personne n’en disconviendra, c’est bien dit et cela devrait réveiller quelques bien-pensants qui interviennent régulièrement dans le débat sur les deux thèmes essentiels qui monopolisent l’attention des citoyens. Le premier constitué autour des trois fondements identitaire, culturel et linguistique du Québec ; le second concerne l’Islamisation rampante des communautés musulmanes et des nouveaux convertis. Cela s’observe spécifiquement au Québec où nous assistons, avec le concours des multiculturalistes Canadiens, à une banalisation et à un dévoiement des fondements qui structurent ces deux thèmes tout en minant les acquis sociétaux de la Révolution Tranquille. Depuis plus d’une décennie le triptyque identité, culture, langue française connait un recul sans précédent, alors même que, concomitamment, le multiculturalisme et l’islamisme accroissent leur présence au sein de la société Québécoise. Bien entendu, pour compléter le portrait général, il faut considérer avec attention le ‘’grenouillage’’ des nouveaux gauchistes radicaux en perte de sens.
Enfin, je me suis rappelé Jean Jacques Rousseau qui met en évidence le fait que ‘’ Le citoyen est un être éminemment politique qui exprime non pas son intérêt individuel mais l'intérêt général. Cet intérêt général ne se résume pas à la somme des volontés particulières mais le dépasse’’. L’intérêt général, personne n’en disconviendra, c’est bien dit et cela devrait réveiller quelques bien-pensants qui interviennent régulièrement dans le débat sur les deux thèmes essentiels qui monopolisent l’attention des citoyens. Le premier constitué autour des trois fondements identitaire, culturel et linguistique du Québec ; le second concerne l’Islamisation rampante des communautés musulmanes et des nouveaux convertis. Cela s’observe spécifiquement au Québec où nous assistons, avec le concours des multiculturalistes Canadiens, à une banalisation et à un dévoiement des fondements qui structurent ces deux thèmes tout en minant les acquis sociétaux de la Révolution Tranquille. Depuis plus d’une décennie le triptyque identité, culture, langue française connait un recul sans précédent, alors même que, concomitamment, le multiculturalisme et l’islamisme accroissent leur présence au sein de la société Québécoise. Bien entendu, pour compléter le portrait général, il faut considérer avec attention le ‘’grenouillage’’ des nouveaux gauchistes radicaux en perte de sens.
L'urgence d'un cadre
législatif pour la laïcité
Avant de clore ce propos, je reviens à
l’idée première à savoir les causes de la stagnation du processus menant à la
formalisation de la laïcité. Il est vrai que le sécularisme offre une place
privilégiée aux religions par leur intervention dans la vie des sujets tout en
diluant leurs identités multiples sous les signes et symboles religieux et en
reléguant au dernier rang leur citoyenneté. Omettant de signifier que les
religions ne reconnaissent qu’une seule liberté individuelle, celle de se
soumettre au verbe divin. Mieux encore Emile Durkheim, nous avertis : “ La
religion n'est pas seulement un système d'idées, elle est avant tout un système
de forces.” C’est dire que tout en optant pour la neutralité des institutions
et non des employés du service public le sécularisme est favorable à l’expression
de la visibilité de leurs convictions religieuses par le port de signes et
autres symboles religieux. En revanche, pour d’autres, la laïcité est un
produit clé en main, donc achevé et bien ancré dans leur esprit parce qu’il
décline l’identité sous toute ses facettes, et notamment celles qui deviennent
communes à toutes et à tous. Pour eux, il suffit de légiférer afin que le cadre
de références mette sur le même piédestal les religions tout en les excluant de
la gouvernance des affaires publiques et des citoyens.
Ce qui est vrai dans un État de droit.
Néanmoins, une loi, quel que soit son champ d’application, exige souvent une
longue préparation, une bonne compréhension et surtout un partage de ses
principes. Dans le cas de la mise en œuvre de la laïcité, cela dure depuis
une décennie.
Une grande majorité de Québécois ont
décidé de faire confiance au gouvernement de François Legault. Dès lors, le
processus législatif doit être accéléré pour remettre les pendules à l’heure,
sans quoi, au nom du sacro-saint respect des minorités, le multiculturalisme
aidant, les disparités, les spécificités, les singularités importées dans leurs
bagages culturels et intellectuels, les agissements sociaux et politiques de
bien des immigrants mettront à mal l’espace commun et public.
Ferid Chikhi
[1] (https://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/quebec-secularisme-laicite-religion-eglise-etat_a_23621765/)
18/12/2018
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