lundi 31 octobre 2022

Le voile islamiste et la solidarité pervertie !

 

Le voile islamiste et la solidarité pervertie

Souvenons-nous de ces femmes voilées en Europe qui sensibilisaient les femmes occidentales à participer au « World Hijab Day » pour expliquer « leur choix ». Des Occidentales ont accepté de le porter symboliquement durant une journée. Le voile islamique triomphait grâce à cette solidarité pervertie, répondant à l’injonction de visibiliser l’islam politique.

Espérerions-nous la même solidarité de la part des femmes voilées : qu’elles retirent leur voile le temps d’une journée voire une heure pour dire à leurs sœurs iraniennes musulmanes que l’islam n’a jamais appelé à l'emprisonnement, au viol et au meurtre pour non-port du voile.

Et que dire de l'omerta des imams du Québec et du Canada, pourtant si prompts à brandir le spectre de l’islamophobie. Sont-ils devenus muets devant cette dérive religieuse et ces crimes commis par les Mollahs au nom d’un islam lui aussi perverti ?

Leila Lesbet,

Féministe universaliste,

AQNAL-Association québécoise des Nord-africains pour la laïcité,

29-10-2022

jeudi 29 septembre 2022

La vie des Iraniennes compte !

« Ils ont tué mon ange ! » 

dénonce la maman de Mahsa Amini en apprenant le décès de sa fille.

Mahsa symbole du courage, de la dignité et de la liberté ne se doutait pas que visiter sa famille à Téhéran lui couterait la vie.

Son délit : une mèche de cheveu rebelle défiant la colère de la police des mœurs dans ce pays devenu le cimetière de toute liberté, depuis 43 ans, au nom d’une religion pervertie et instrumentalisée par une idéologie fondamentaliste. 

Depuis cet assassinat, le nombre des Mahsa ne cesse d’augmenter.

Depuis 43 ans, les Iraniennes sont effacées sous ce voile, symbole de pureté et de pudeur pour les unes, identitaire pour les autres et émancipateur pour celles non forcées de le porter car vivant dans les états séculiers où les droits sont reconnus équitablement entre les citoyennes et les citoyens. Dans ces états, la religion ne s’ingère pas dans le politique et l’indépendance judiciaire est une condition essentielle à la démocratie. 

Depuis 43 ans, les Iraniennes crient à l´injustice se heurtant à la surdité des pouvoirs occidentaux qui concèdent leur attachement à la défense des droits fondamentaux des femmes, du fait de leur dépendance économique au pétrole. Les Iraniennes subissent les exactions de la police des mœurs au service des mollahs, structure politique et sectaire s’octroyant le droit de vie ou de mort sur la population iranienne. Non, les Iraniennes ne se sont jamais tues !

L’espoir aurait été encore permis, si l’Occident ne les avait abandonnées au profit de régimes théocratiques, violant les droits humains, incluant ceux des personnes homosexuelles et des laïques.

Pour plaire aux mollahs, n’a-t-on pas vu des femmes de la diplomatie occidentale rendues à Téhéran en exhibant fièrement ce symbole avilissant portant le sang d´autres femmes afin d’obtenir les grâces d’un régime sous lequel elles n’auraient jamais accepté de vivre. 

Cet instrument de ségrégation sexiste qu’est le voile devient dans le discours de la gauche communautariste et du libéralisme décomplexé, le symbole d’émancipation d’un néo féminisme islamiste en Occident. Refuser que cette injonction religieuse et patriarcale s’affiche dans nos services publics, surtout nos écoles, serait islamophobe. Une femme musulmane est-elle, nécessairement, une femme voilée ?

Dans le monde dit musulman, ce voile s’est imposé par la violence, le viol et l’assassinat.  Souvent, en occident, il est présenté comme un symbole identitaire traditionnel voire exotique, dénué de sa charge symbolique comme le serait un sombrero ou une tuque. Aucune femme occidentale ayant défendu cet étendard de l´islam politique ségrégationniste, patriarcal et misogyne, n’a jamais subi la moindre violence pour porter un sombrero ou une tuque.

Aujourd’hui, en Occident, de grandes marques du prêt à porter vont jusqu’à à faire de cet instrument de contrôle du corps des femmes une mode féminine dite pudique osant inclure même les fillettes. Il est devenu un outil de marketing aux revenus appréciables. Et tant pis pour les fillettes et les femmes qui le subissent dans les pays où il est imposé avec une extrême violence dont l’objectif est la soumission, la négation ou la mort.

Le voile est le porte-étendard d’un système d’apartheid sexuel.  Pourtant, qui aurait osé faire la promotion, en Occident, du symbole de l’apartheid racial de l’Afrique du Sud?

La mobilisation de certaines femmes politiques, promptes à se couvrir la tête de ce voile de l’indignité pour contrer le moindre mouvement soutenant la laïcité, se fait plutôt discrète face aux crimes odieux commis actuellement en Iran.

Où est la solidarité des femmes de tous bords politiques envers les Iraniennes pourtant si promptes à se mobiliser pour défendre le choix individuel de porter le signe de la ségrégation sexiste dans nos écoles ?

Ne voit-on pas à chaque élection canadienne, certaines candidates se draper du symbole du patriarcat et de la misogynie frappant à la porte des mosquées pour glaner d’hypothétiques appuis à leur élection : la fin justifie les moyens... Ces femmes, futures élues, ne sont pas sans savoir les conséquences désastreuses de leur geste sur le quotidien des femmes vivant dans ces pays dits musulmans.

Pourtant, ces pays si peu respectueux des droits des femmes et de l’égalité siègent dans les instances internationales au nom de la démocratie qu’ils exècrent et où ils œuvrent pour que leur vision misogyne et patriarcale soit reconnue.

Et ils ont réussi.

Aujourd’hui, notre devoir est d’être aux côtés des femmes iraniennes, de porter leurs revendications et de nous mobiliser pour faire entendre leurs voix auprès des instances internationales pour qu’aucune femme ne soit soumise à des lois et à des coutumes qui sont en contradiction avec la dignité humaine, les droits universels et égalitaires qui protègent toute personne au-delà des croyances, des coutumes et des religions.

Seule la mobilisation peut mettre fin à ces régimes dictatoriaux, corrompus, immoraux et surtout misogynes où la femme n’est qu’un objet sexuel de perversion, d’où l’obsession de son invisibilité.

Leila Lesbet

Féministe universaliste.

Association québécoise des nord-Africains pour la laïcité-AQNAL.

Montréal, le 26 septembre 2022


vendredi 12 août 2022

Ne serait-ce pas de la discrimination systémique ?

 HEC Montréal : Notre préférence va aux femmes voilées d’Algérie

La publicité d’attraction énoncée par les HEC Montréal est condamnable à plus d’un titre. Elle cible une catégorie de personnes, notamment des femmes venant d’Algérie mais spécifiquement celles qui sont voilées comme si les autres n’ont pas le droit de se porter candidates à cette offre. Pourtant, cette institution de formation se veut avec un accès universel.

Ce qui est absolument condamnable de la part de HEC c'est l'ignorance abyssale de cette institution qui se veut ou se dit scientifique en arborant une femme voilée dans une publicité destinée à attirer des étudiants/es algériens/algériennes.

Or, l'Algérie a une histoire sanglante avec le voile islamique et islamiste et non musulman faut-il le rappeler.

Des milliers de femmes, de jeunes filles et d'adolescentes ont été aspergées d'acide, kidnappées et violées, tuées, égorgées, éventrées, mutilées de la façon la plus barbare qui soit et c'est ce symbole, dont nous gardons les stigmates à jamais et qui font partie de nos plus douloureux cauchemars, qui est choisi par HEC Montréal.

Ce choix, non anodin, envoie deux messages, à nous les algériennes laïques : le premier est la banalisation des crimes commis pour imposer ce symbole dégradant qui n'est point religieux mais patriarcal, politique, rétrograde et misogyne et le second un affront aux parents des adolescentes à peine pubères et à toutes ces femmes innocentes arrachées à la vie sous les yeux horrifiés de leurs familles et de leurs proches dont le seul crime, si crime il y avait, était d'arborer leur chevelure tout comme le faisait la petite fille du prophète qui refusa cette injonction des islamistes, il y a de cela 14 siècles.

Mes amies/amis d'Algérie ne sont point étonnées-es de cet Occident cupide en perdition de valeurs humanistes et qui ne sait plus quoi inventer pour maintenir sa suprématie et son hégémonie.

Le souvenir récent de l'abandon des femmes Afghanes est encore vif dans nos mémoires.

À vouloir trop étreindre on finit par étouffer.

Ce que dit HEC Montréal, au pouvoir algérien à travers cette décadente publicité, que sa préférence va aux candidates voilées qui prétendent à ce programme.

Et aux Algériens en général, voilez vos filles si vous voulez qu'elles soient acceptées au Québec.

Les pays de la péninsule arabique et l'Iran n'ont font pas moins mais SANS AUCUNE CONDESCENDANCE. Leur misogynie est assumée avec arrogance et relativisée par le communautarisme occidental.

Quelle tristesse pour HEC qui gomme les femmes algériennes qui continuent de lutter pour leur dignité avec courage malgré les vicissitudes.

HEC Montréal choisit un message foncièrement patriarcal et misogyne pour communiquer avec les femmes qui se battent pacifiquement avec dignité pour leur liberté dans ce monde dit arabo-musulman, la nausée me soulève le cœur.

Leila Lesbet

Féministe laïque

AQNAL

https://www.ledevoir.com/societe/742974/jean-francois-lisee-condamne-une-publicite-de-hec-montreal-montrant-une-femme-voilee

dimanche 10 juillet 2022

Journée internationale des femmes sans voile

 

Migrantinnen für Säkularität & Selbstbestimmung 

Femmes pour la liberté

Communiqué de presse du 09/07/2022

Le 10 juillet est la Journée internationale des femmes sans voile. Ce jour-là, chaque année, des femmes portent une marguerite dans leurs cheveux pour exprimer leur solidarité avec les femmes musulmanes du monde entier qui s'opposent à l'obligation de porter le voile et qui défendent les droits universels des femmes.

Les droits de la personne incluent également le droit de vivre sans contraintes religieuses. En Iran, en Arabie saoudite, dans tous les pays où le gouvernement impose aux femmes des règles islamiques fondamentalistes, les femmes se battent pour leur liberté malgré des sanctions parfois draconiennes. Il en est de même en Afghanistan : Avec le retour des talibans au pouvoir, les femmes afghanes ont de nouveau été précipitées dans le pire des obscurantismes religieux. Elles sont à nouveau privées de leurs droits. Elles sont à nouveau soumises à l'apartheid des sexes et à l'obligation de se voiler. Pourtant, elles sont nombreuses à résister et à manifester dans les rues de Kaboul, la tête haute et le visage découvert. Les Afghanes revendiquent leur droit à une vie libre et indépendante.

Même en Europe, rien ne garantit aux filles et aux femmes issues de communautés majoritairement islamiques que leurs droits seront protégés. Bien au contraire, la représentation des musulmanes comme des femmes portant le voile, lancée par les islamistes, est même reprise par des instances officielles. Bien que plus de 70 pour cent des musulmanes en Allemagne ne se voilent pas, la représentation discriminatoire des musulmanes s'impose dans la publicité privée et les publications officielles. Ainsi, on abandonne les jeunes filles et les femmes qui, en Allemagne aussi, subissent de plus en plus de pressions pour se voiler.

C'est pourquoi nous revendiquons que la politique intérieure et extérieure mette fin à la collectivisation raciste et discriminatoire des filles et des femmes issues de communautés majoritairement islamiques en tant que musulmanes et respecte enfin les femmes en tant qu'individus jouissant de tous les droits humains.

À l'occasion de la Journée Mondiale des Femmes sans Voile, nous nous solidarisons avec toutes les résistantes au voile, que ce soit dans les pays dits islamiques ou ici en Occident. À partir du 10 juillet et pendant une semaine, nous publierons des citations de femmes avec le hashtag #UniversalWomensRights qui se battent pour des droits humains universels incluant les femmes.

Avec notre réseau international de femmes, nous demandons l'autodétermination pour toutes les femmes et l'application systématique des droits fondamentaux des femmes dans le monde entier.

mardi 26 octobre 2021

Culture et citoyenneté Québécoises AQNAL applaudit !

   
Rappel : Lors des travaux de la commission des institutions sur le projet de loi 21, AQNAL avait suggéré et fortement recommandé que le concept de citoyenneté  c’est-à-dire celui qui convient le mieux et le plus aux personnes soit celui de citoyennes-citoyens, des membres de la cité qui partagent un destin commun ? Et, de questionner : de quel droit une loi s’appliquerait à une personne qui se trouve dans une communauté et un espace qui lui est affecté, délimité par plusieurs frontières virtuelles celles des cultes, des cultures, etc. au lieu qu’elle le soit par son appartenance à la grande cité ?

Mieux encore, elle avait signalé que ‘’ beaucoup de nos concitoyens, appartenant au même espace culturel que le nôtre, exercent ‘’une veille de primauté citoyenne’’ inculquent les fondements de la critique objective et rationnelle à leurs enfants pour se protéger contre les différents discours religieux et sectaires qui leurs sont imposés et qui les menacent dans leur intégrité morale’’.

Elle a aussi souligné que ‘’c’est injuste, à notre avis, de leur enlever ce moyen intellectuel, éducatif et surtout pédagogique qu’ils ont suffisamment expérimenté et avec efficacité dans leur pays d’origine. Au contraire, nous pensons qu’il est judicieux de le protéger en respectant la liberté d’expression et de conscience’’.

C’est dire que c’est avec un intérêt particulier qu’aujourd’hui AQNAL applaudit la décision du gouvernement et du ministre de l’Éducation et de l’enseignement supérieur, de transformer le cours Éthique et Culture Religieuse (ECR) en un cours de Culture et de citoyenneté québécoise.

Ce changement majeur dans les enseignements dispensés par les institutions scolaires entraînera une répercussion fondamentale sur le devenir des jeunes citoyennes et citoyens du Québec pour les propulser dans un monde en perpétuel changement. L’introduction du développement d’une pensée critique essentiellement recherchée depuis plus d’une décennie et l’approfondissement de la compréhension de la culture et de la citoyenneté québécoise constitueront un véritable espace pour le rapprochement et l’intégration de toutes et de tous à la société québécoise plurielle et diversifiée.

Plus de culture dans les établissements d’enseignement sera un tremplin pour mieux comprendre le partage des fondements des grandes dimensions de la société québécoise loin des agrégats importés et imposés par des attitudes et des comportements étrangers et étranges.  Il s’agira aussi de promouvoir un héritage et de constituer un patrimoine auxquels adhèrent les Québécoises et les Québécois de toutes origines.

Les fondements de la citoyenneté québécoise sont toujours en formation et leur appropriation par tous constituent le creuset d’une vie civique qui impose le respect de tous et par tous. Le tout cerné par une liberté d'expression respectueuse, de conscience, d'égalité entre tous et avec comme primauté la laïcité.

AQNAL, a toujours appelé à plus de citoyenneté et plus de respect des uns vis-à-vis des autres. Le nouvel enseignement à la culture et à la citoyenneté québécoise familiarisera les citoyennes et les citoyens aux droits et libertés individuels mais aussi collectifs en axant le tout sur les devoirs civiques de chacun.

Pour y parvenir, le gouvernement et son ministre de l’Éducation et de l’enseignement supérieur privilégient le dialogue et la pensée critique, deux vecteurs qui aident à considérer avec attention les constructions culturelles, religieuses, scientifiques et sociales. C’est pour tout ce qui précède qu’AQNAL renouvelle son soutien au ministre de l’Éducation et de l’enseignement supérieur pour avoir apporté ces transformations gages d’une société jalouse de sa diversité et de sa singularité rejetant les intolérances et favorisant le bien vivre ensemble.

mardi 3 août 2021

Crimes d'honneur ...

 «Dans ces sociétés où le patriarcat a force de loi, "crime pour l’honneur" se traduit par un crime contre les femmes», écrit l'autrice.

Leila Lesbet

Présidente de Pour les droits des femmes du Québec 

Lors du quadruple crime de la famille Shafia, n’avons-nous pas entendu une psychologue nous expliquer le dilemme dans lequel se trouvait le criminel Mohamed Shafia : déchiré entre sa culture d’origine et celle du pays dans lequel il avait choisi de vivre, excusant ainsi sa culpabilité par rapport aux trois corps de ses filles et celui de sa première épouse qui venaient d’être repêchés dans le canal Rideau. C’était le 30 juin 2009.

Peut-il y avoir un quelconque honneur dans un crime froidement planifié, réfléchi et programmé par des hommes dont la victime a un lien de sang direct avec ses criminels ?

Dans ces sociétés où le patriarcat a force de loi, « crime pour l’honneur » se traduit par un crime contre les femmes. Ce crime pour l’honneur concerne uniquement la femme : c’est le fardeau lié à notre sexe.

Dans ces sociétés, la femme appartient d’abord à sa « tribu », c’est-à-dire à son père, à ses frères, à ses oncles, à ses cousins et par extension à la gent masculine que constitue la société. Son corps ne lui appartient pas, il appartient à sa famille, laquelle s’octroie le pouvoir de vie ou de mort sur cette possible « bombe à retardement » qui porte, sans aucunement l’avoir souhaité, cet honneur de la famille que les hommes par lâcheté préfèrent lui déléguer.

Le 27 juillet 2021, quand un Sherbrookois de 22 ans est attaqué par quatre individus lors d’un possible « crime d’honneur », il est rapporté dans le Journal de Montréal que la police estime que « rien ne porte à croire que la victime aurait commis une quelconque faute ; il n’y aurait eu possiblement aucune relation intime ». Cette phrase lourde de sens donne à penser qu’une relation intime aurait rendu le crime acceptable. Vraiment ?

Le 29 juillet, à Kirkland, quand La Presse rapporte le cas d’une adolescente de 16 ans violentée par son frère sur son lieu de travail, le SPVM précise que « l’affaire est fort probablement “reliée à un conflit de violence intrafamiliale”, sans toutefois s’avancer sur l’éventualité d’un crime d’honneur pour le moment ».

Pour Nour (nom fictif de l’adolescente de Kirkland), les interdits sont nombreux : contrôle de sa tenue vestimentaire, de ses fréquentations, de ses textos, de son argent et du wifi résidentiel. Pourtant, ce cas éloquent n’est pas unique.

Il est de notoriété publique que les crimes dits « d’honneur » ont cette particularité de mettre en évidence l’appui de la « tribu » qui soutient les hommes qui les commettent. N’est-il pas lâche de s’organiser à plusieurs contre une seule personne appartenant au sexe dit faible ?

Les noms des personnes inculpées ne font réagir aucun imam pour dénoncer cette barbarie à l’endroit d’adolescentes innocentes.

Indifférence

Le plus insoutenable, car offensant au plus haut point, c’est la condescendance du gouvernement du Canada qui mène avec assurance sa politique communautariste dans laquelle nous sommes enfermées, condamnant ainsi sans appel nos protestations et niant nos aspirations.

Combien d’adolescentes vivent ce calvaire dans la plus grande indifférence ?

Combien de filles, d’adolescentes et de femmes auraient aimé témoigner de leur quotidien au procès de la Loi sur la laïcité de l’État ?

Combien d’entre elles auraient aimé être entendues au Sommet national sur l’islamophobie et proposer leurs recommandations ? Mais leurs voix, nos voix sont inaudibles.

Combien d’adolescentes victimes de ces crimes doivent taire les violences subies alors que le relativisme culturel sévit dans les écoles québécoises, où on banalise la présence des femmes dites musulmanes représentées toujours voilées, et cela conformément à un profilage établi selon l’origine géographique ou ethnique et souvent confondu avec la religion, comme dans le cours ECR ?

Il ne s’agit pas de stigmatiser une culture ou une religion, mais bien de dénoncer certains faits de culture ou de religion qui n’ont vraiment plus lieu d’être dans notre société d’aujourd’hui.

S’il y a déshonneur dans une relation entre une femme et un homme, demandons-nous qui porte l’honneur et qui assume le déshonneur ?

Nous, les femmes, sommes atterrées par le silence assourdissant du premier ministre du Canada et de toute la classe politique, tant au fédéral qu’au provincial.

Nous sommes consternées par le silence complaisant des organismes gouvernementaux dédiés aux droits des femmes.

Est-ce ce choix de société et de vivre-ensemble que nous voulons pour nos enfants ?

Leila Lesbet

Présidente PDFQuébec

In Le Devoir : Crimes au nom de l’honneur? | Le Devoir 

samedi 31 juillet 2021

Le trauma du voile selon une approche freudienne. 1*

 July 27, 2021 

La docteure en philosophie et écrivaine, Ginette Peland2* explique le concept de l’inquiétante étrangeté de Freud. Dans cet article, la vulgarisation faite du concept de l’« inquiétante étrangeté » de Freud se veut pédagogique pour celles et ceux que la philosophie pourrait rebuter. L’autrice nous explique, doctement, notre peur irraisonnée du voile ou plus précisément à la vue d’une femme voilée.

La philosophe essaie de nous expliquer notre supposée incapacité à être solidaires avec les femmes voilées et occulte volontairement que c’est la symbolique de l’objet « le voile » qui heurte notre dignité de femme musulmane, de culture, de traditions musulmanes et de féministes.

Le concept développé par Freud est aussi applicable à toute personne qui a choisi de se distinguer par un symbole chargé idéologiquement « le voile » au point de se confondre avec ce dernier et de l’imposer comme « son » identité. Choisir de ne pas porter le signe de « pureté et de modestie » fait que nous sommes rejetées, nous les femmes « moutabaridjates = vêtues mais nues ». Nous devenons étrangères et si différentes puisque « non voilées ».

C’est avec une condescendance assumée de femme dite « occidentale » que la philosophe explique, aux femmes laïques musulmanes ou croyantes de culture musulmane, que le rejet du voile tel que porté depuis la révolution iranienne est lié à notre trauma.  Elle invoque l’objet sans émettre le moindre mot sur sa symbolique et sur son histoire. Et c’est ainsi que la Kippa et le turban sikh pour les hommes sont associés au voile islamo-intégriste imposé à toutes les femmes.  Les deux premiers signes convictionnels ont une signification positive et valorisante pour les hommes, ce qui n’est point le cas du voile islamo-intégriste et non musulman, (comme la philosophe psychanalyste le précise si bien en le liant à Marie)

Plus on avance dans l’explication philosophique ou plutôt psychanalytique de notre peur ou refus du port du voile, plus il nous est suggéré de consulter un spécialiste des troubles psychiques.

Un peu de lecture sur l’histoire du voilement du corps de la Femme à travers l’histoire aurait dû interpeler la philosophe. La polysémie de l’objet dénoncé et son histoire depuis la vierge Marie ne semble pas l’intéresser ?

Ce qui ressort de son écrit c’est la dénonciation assumée du supposé trauma de nombre femmes occidentales qui lui sert de faire valoir pour dire aux femmes musulmanes ou de culture et/ou de traditions musulmanes pourquoi cherchent-t-elles à s’émanciper du voile de la vierge Marie ?

Dans les contrées infiltrées par le wahhabosalafisme, depuis 1979, où les femmes résistent au péril de leur vie, ces dernières ne méritent pas la solidarité de la philosophe freudienne ni sa compassion. Plutôt que de s’affirmer contre ce symbole patriarcal et oppressif, elle suggère une psychanalyse réduisant ce comportement à de simples réactions inconscientes. L’effacement des femmes sous un uniforme ne questionne pas notre « philosophe psychanalyste » pas plus que de savoir ce que symbolisent les cheveux de la femme dans la culture islamo-intégriste.

Nous qui sommes nées et avons grandi dans un pays musulman, nous pouvons affirmer n’avoir jamais connu cet uniforme avant l’expansion de la révolution iranienne en 1979. Le voile fut imposé aux femmes par le jet d’acide sur le visage et les jambes, le viol collectif, l’assassinat et la décapitation. Devrions-nous consulter un psychiatre pour surmonter notre peur afin de voir dans le voile un élément d’émancipation par la pudeur et la modestie ?

Dans tous les pays où l’islamisme a remplacé l’islam c’est la désolation pour la jeunesse mais c’est surtout la mort symbolique et physique des femmes. Cette sororité des féministes occidentales, envers les femmes que l’intégrisme opprime, est une solidarité porteuse d’espoir vers une victoire certaine.

La compassion se cultive chez les âmes bien nées.

Signataires

Leila Lesbet

Ferroudja Si-Hadj Mohand

Nacéra Chikhi

Yasmina Chouakri

Nacéra Zergane

Hakima Djermoune

Leila Bensalem

1* Envoyé à la Presse+ le 22 et 24-07-2021 JMD 25-07-2021-F

2*https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-07-18/l-inquietante-etrangete-de-l-autre-different.php

Les petits contes voilés*

Le voilement des fillettes soulève des questions importantes quant à sur leur liberté, leur autonomie corporelle et leur dignité, en particu...