mardi 18 décembre 2018

Le voile est un moyen de contrôle du corps de la femme


Lettre ouverte à Catherine Dorion, députée

''Ne peut sentir l'intensité de la braise que celle/celui qui  a déjà posé le pied dessus''
Adage Algérien

Dans votre vidéo qui porte sur le voile et que vous adressez « aux nouveaux curés », vous parlez d’une religion qui s’appelle islam. Mais plus je vous écoutais, plus je découvrais votre ignorance abyssale de cette religion dans les pays où elle est force de loi, et surtout du combat des femmes qui y vivent !

Avec cette vidéo, vous n’apportez rien de nouveau dans ce débat de société légitime et indispensable, si ce n’est de répandre des faussetés qui dénaturent ma religion et celle de mes parents. Ce n’est pas parce qu’on répète une fausseté qu’elle finit par devenir vérité.

Dans votre vidéo, vous intervenez en tant que députée et non comme auteure. En tant que députée, vous ne pouvez pas vous permettre de froisser une communauté. Ici, il s’agit de la communauté musulmane. Celle-ci, loin d’être monolithique, est traversée par plusieurs courants. J’ai grandi dans une famille musulmane traditionaliste et pratiquante. Mon père était autodidacte, ma mère et ma grand-mère illettrées. Ce sont ces personnes qui m’ont appris l’islam et qui m’ont poussée à le lire, à le comprendre, mais surtout à ne pas m’arrêter à la lecture littérale et encore moins de colporter les faussetés qui sont préjudiciables aux femmes surtout.

Il est vrai que toutes les religions n’offrent aux femmes que des strapontins. Et c’est aussi dans cette famille que j’ai appris à me servir de l’ijtihad (effort intellectuel qui est issu de la tradition islamique depuis de nombreux siècles) pour lutter contre les dogmes et les blocages dans l’interprétation du Coran.

Le voile fait justement partie de ces erreurs d’interprétation. Ainsi, le voile que des femmes portent sur la tête et que vous semblez trouver anodin, sachez qu’il n’a aucune existence dans le Coran. Vous gagneriez à lire sur ce sujet que vous défendez au nom du droit à la différence. Le voile n’est pas musulman, c’est notre étoile jaune, à nous, femmes musulmanes et non islamistes. Il est imposé par l’islam dévoyé par l’alliance du politique et du religieux depuis près de 40 ans. C’est cette vision islamiste qui a fait que j’ai dû quitter mon Algérie pour me réfugier au Québec pour échapper à mon exécution, cette vision fondamentaliste que votre parti semble avoir adoptée en son sein sans même en comprendre les dangers.

Il n’y a aucun rapprochement à faire entre porter un piercing ou une tuque et porter un voile : ne pas les porter n’entraîne pas la mort pour les premiers, alors que déroger à une interprétation fondamentaliste de l’islam, comme c’est le cas pour le voile, peut mener la femme au fouet, à la prison, voire à la mort.

Le voile fait justement partie de ces erreurs d’interprétation

Dans les pays où l’islamisme s’est imposé, les femmes prennent le risque d’une agression chaque jour non pour une faute commise, mais tout simplement parce qu’elles sont femmes. Ces femmes, je les admire pour ce qu’elles osent entreprendre dans un pays où le 911 n’existe pas. Pourriez-vous les regarder dans les yeux et leur dire que le voile que vous défendez au Québec a une autre connotation, qu’il est le symbole du libre choix ? Ma mère qui le portait par tradition imposée l’a toujours haï. Nous, les filles de l’indépendance, nous ne l’avons jamais porté. C’était une époque où les hommes de ma société étaient plus attachés à la modernité et au progrès qu’aux cheveux de la femme, devenus source de perversion.

Chaque geste que vous poserez ici pour rendre l’islam politique acceptable fera reculer le combat de ces femmes et fera la joie des islamistes qui imposent ce voile dans les pays musulmans. Si vous étiez mère de deux filles comme je le suis, trouveriez-vous normal qu’elles doivent se cacher les cheveux pour qu’elles ne souillent pas la pensée des garçons qu’elles côtoient ? En fait, le voile n’est pas une question de modestie et de pudeur, mais bien un moyen de contrôle du corps de la femme.

Il était de tradition chez la gauche de porter la cause des opprimées où qu’elle soit. Aujourd’hui, nous constatons que cet idéal est remplacé par le relativisme culturel, qui, pour nous, les musulmanes, est la plus haute forme de mépris, puisqu’ici, nous sommes invisibles et inaudibles si nous ne sommes pas voilées.

Prenez le temps de lire Olfa Youssef, Ani Zonneveld, Fatima Mernissi, Mohammed Arkoun, Rachid Benzine, Soheib Bencheikh, Tahar Haddad, Chahla Chafiq, pour ne citer que ces quelques réformistes, qui sont de plus en plus nombreuses et nombreux et qui font face à l’islam politique commandité à coups de pétrodollars et relayé par la gauche communautariste.

Les religions nous ont assez asservies, et votre rôle de députée n’est point de nous y emprisonner. Votre rôle ne devrait-il pas consister à nous aider à nous affranchir de cette déviance sociale ?

Leila Lesbet

https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/543829/le-voile-est-un-moyen-de-controle-du-corps-de-la-femme

lundi 19 novembre 2018

Elle est maintenue en prison pour une gorgée d'eau !

Un appui de taille pour Aasiya Bibi Noreen
''À leur Assemblée générale du 17 novembre 2018, les membres de Pour les Droits des Femmes du  Québec (PDFQc) ont adopté à l'unanimité la résolution suivante : "Il est résolu que les membres présentes à l’AGA de PDF Québec, tenue à Montréal le 17 novembre 2018, offrent leur soutien à Asia Bibi dont la vie est mise en danger et appuient également la démarche du gouvernement canadien visant à l’accueillir comme réfugiée au Canada. ".
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Au Pakistan, Asia a été emprisonnée pendant des années pour avoir bu une gorgée d'eau d'un puits qui ''appartient à des musulmans''.
Les faits : Deux femmes demandent à Asia de l'eau à boire. Elle va chercher de l'eau à un puits à proximité du champ, prend un gobelet avec lequel elle boit une gorgée d’eau, puis ramène un récipient d’eau auprès des femmes.
Une des femmes refuse de boire l’eau, prétextant que cette eau est souillée parce qu’Asia est chrétienne et donc elle est impure (haram).
Asia Bibi se défend en disant qu’elle ne croit pas que le prophète Mahomet soit d’accord avec cette interprétation. Elles ses disputent.
Les femmes islamistes s'indignent face à une telle attitude : « Comment oses-tu parler comme cela du prophète, tu viens de commettre un blasphème ». 
Les femmes se plaignent au mollah Qari Sallam. Qui s'en va signaler le blasphème au commissariat de police de Nankana Sahib.
Asia et sa famille sont victimes de menaces de mort. La police intervient et pour la protéger elle est placée en détention et sa famille entre en clandestinité.
Le tribunal de Lahore confirme la condamnation à mort en 2014. Le 31 octobre 2018 la Cour Suprême la relaxe.
Des pressions - manifestations des islamistes radicaux sont organisées partout au Pakistan - sur la justice Pakistanaise. Asia est maintenue en prison pour une éventuelle révision du jugement la relaxant.
À noter qu'à son époque, Muhammad Zia-ul-Haq a mis en place une politique d'islamisation forcée. Il introduit notamment des décisions de justice pour sanctionner les mauvaises mœurs et le blasphème qui prévoit la peine de mort pour toutes personnes qui dénigrent le prophète Mohamed. 
Asia a été condamnée d'abord en application de cette loi et acquittée sur la base de la loi de protection des femmes (2006) qui revient sur certaines des dispositions de la première loi.
Récemment, la Grande Bretagne a refusé de l'accueillir parce que les Pakistanais sont nombreux à y vivre.
Le Canada étant en contact avec le Pakistan pour trouver une solution à la problématique d'Asia, PDF Québec appui le gouvernement Canadien pour une décision d'accueil d'Asia en lui offrant les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'elle vive ses libertés, y compris celle de se désaltérer avec toute l'eau du pays.
Ferid Chikhi
18-11-2018

vendredi 26 octobre 2018

Une déconfessionnalisation n'est pas la laicité


La capacité de résilience des Québécois
Les polémiques sur les valeurs Québécoises, l’intégration des immigrants originaires des pays arabo-musulmans … leurs voiles, leurs dénonciations de ce qu’ils qualifient de racisme et la laïcité, sont de retour dans les espaces publics après une élection remportée par la majorité francophone. 

Je me souviens qu’au moment de mon installation les acquis de la révolution tranquille étaient palpables pour un immigrant venant d’Algérie. Une de mes premières impressions n’avait rien à voir avec les avancées politiques et encore moins la déconfessionnalisation que je croyais généralisée aux autres institutions publiques et à l’espace public, même s’il y avait profusion de noms de Saints et de Saintes donnés aux artères des villes et des villages ainsi le nombre des églises. Elle touchait beaucoup plus, dans ma tête de Nord-Africain, les signes du succès social et du progrès industriels atteints par les Québécois. Mon intérêt initial concernait la transformation du tissu économique en de multiples pôles industriels. Avec une carrière faite dans les transports aériens, j’avais hâte de connaitre les sites professionnels de Bombardier, Pratt & Whitney et CAE (chef de file mondial en formation dans les domaines de l’aviation civile), les institutions internationales, (IATA & OACI).

Il y avait aussi, la culture francophone, les arts et les festivals de Montréal dont la renommée était internationale. Afin regrouper mes connaissances du Québec, j’avais focalisé sur les actualités et notamment celles relatives aux institutions politiques et l’organisation citoyenne. Se faire une petite place au sein des CA d’organismes communautaires n’était pas chose aisée. J’ai dû faire tester ma compréhension de ce que je découvrais de la société Québécoise. J’avais beaucoup entendu parler de la résistance du peuple Québécois francophone noyé dans un océan d’anglophones. J’avais découvert que sa force résidait surtout dans sa résilience et dans sa capacité à la transformer en force de l’innovation et de la créativité.

Les islamistes étaient déjà au Québec

Ce que je n’avais pas anticipé c’était l’adage suivant : ‘’ le passé te rattrape au moment où tu t’y attends le moins ‘’. En mars 2002, j’avais commencé à rencontrer des Québécois. Une visite au
marché - Jean Talon - s’était imposée. J’allais être marqué de façon magistrale. Un terroriste islamiste, de mon quartier, était apparu dans l’encadrure de la porte d’entrée du marché couvert. Nos regards s’étaient croisés. La main de mon accompagnateur me tira de cette vision presqu’irréelle. L’Hacène, me dit ‘’ tu sais très bien que le Canada, les USA, la Grande Bretagne et la France ont accueilli ‘’nos terroristes’’. Il est là, comme demandeur d’asile politique et peut être comme clandestin’’. Je me suis alor, demandé si sept millions de francophones étaient stoïques ou naïfs face à 1.000 à 1.500 islamistes (C’était déjà une évaluation au vu des 3.500 Algériens qui débarquaient à Montréal depuis 1998) !?

J’avais pensé aux acquis sociétaux du Québec et je conclus que la sécularisation avait fait de grands pas, mais en matière de laicité beaucoup restait à faire surtout que la déconfessionnalisation de l’école publique n’avait concerné que le Christianisme… Je m’étais aussi demandé, si leur identité, leur culture, leur langue résisteraient à ce fléau multidimensionnel, allié contre nature à une gauche réactionnaire ? J’avais omis, par méconnaissance, le poids du multiculturalisme et ses effets sur la ghettoïsation des communautés ethniques. Le ‘’Québécophobisme’’ incité par des groupes d’individus formatés aux dogmes d’idéologies venues d’ailleurs, aura-t-il un droit de cité ou sera-t-il annihilé ? Une question traversa mon esprit : Peut-on désendoctriner ces personnes ? Une seule réponse confrontait : Il faudra que les Québécois sortent de leur tolérance légendaire pour faire face à l’autovictimisation et au retour sournois des idéologies à caractère religieux.

‘’Un nécessaire changement de culture institutionnelle’’

J’ai dû relire quelques pans de l’Histoire du Québec pour mieux comprendre les différentes tendances. Je découvris qu’en 1997 un amendement à la Constitution avait supprimé les privilèges confessionnels détenus par les catholiques et les protestants [1]. Le Québec s’était engagé dès mars 1999 à considérer avec attention le rapport élaboré sous la présidence de Jean-Pierre Proulx et portait sur la place de la religion dans le système éducatif. À la suite de cela, la Loi 118, adoptée le 14 juin 2000, était critiquée par les tenants de l'école confessionnelle et par ceux de l'école laïque. Le rapport Proulx aurait été plus adapté à la société moderne que le compromis choisi par le ministre de l'Éducation. En octobre 2006, un avis du ministère [2] de l’éducation relatif à la déconfessionnalisation scolaire au Québec mentionnait ‘’ un nécessaire changement de culture institutionnelle ’’. Pour moi, j’avais cru comprendre que la Révolution Tranquille avait été le creuset de la construction d'une nouvelle identité nationale québécoise et une rupture décisive entre l'Église et l'État. L’école déconfessionnalisée, a certes façonné les futurs citoyens en leur inculquant des valeurs, des principes, des repères sociétaux, et bien entendu tracé les contours d’une société moderne où l’égalité les droits, les libertés fondamentales étaient puissantes, mais d’où l’Histoire et la Culture spécifiques aux Québécois avaient été évacuées. Pour moi, le processus était inachevé.

La laïcité, seule, ne saurait et ne pourrait jouer ce rôle

De nos jours, des conférenciers, à partir de leurs tours d’Ivoire, servent, sans scrupules des concepts redéfinis selon des approches accommodante d’identités nouvelles. Or celles-ci investissent et perturbent tous les espaces publics et privés. Quelques-unes sont mortifères et anthropophages pour les autres. À ce stade de la réflexion, bien des citoyens originaires d’Afrique du Nord se demandent si
ce Québec, qui les a accueillis, n’est pas poussé sur un chemin dangereux pour le bien vivre ensemble. Ils pensaient avoir laissé derrière eux, leurs islamistes et les atteintes à leur intégrité pour les retrouver en pleine expansion en terre Québécoise. Or, c’est avec un enthousiasme assumé qu’ils sont venus vivre et partager une vie sans considération de leur appartenance religieuse. Un grand nombre parmi eux, applaudissent, l’avènement du gouvernement Caquiste qu’ils estiment en mesure de proposer des réponses conformes aux divergences affichées de quelques islamistes qui se réclament d’idéologies incompatibles avec les valeurs de partage de la société d’accueil. Ils ont aussi confiance dans sa volonté de profiter des enseignements tirés des échecs de son prédécesseur pour consolider sérieusement les acquis laïques du Québec. Le Québec est à la croisée des chemins, son nouveau Premier Ministre, sait que pour s’en sortir, achever la déconfessionnalisation est un dessein sensible. Il doit maintenir son option en vue d’une laïcité tant réclamée par la majorité des citoyens et ainsi être au diapason des défis relevés par les pionniers du Québec.

Ferid Chikhi


vendredi 28 septembre 2018

Laicité Capitale Nationale

Formé de résidentes et résidents de la grande région de Québec, le groupe Laïcité Capitale Nationale s’inscrit résolument dans le débat actuel sur la laïcité. Autonome, notamment au plan de son organisation et de son financement, le groupe se prononce en son propre nom et prend toute initiative originale visant à garder le sujet à l’ordre du jour dans la capitale nationale.

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DÉCLARATION

Depuis plusieurs années déjà, au gré des débats québécois portant sur les
« accommodements raisonnables », l’immigration et la question de la laïcité, les citoyens du Québec sont graduellement confrontés à de nouveaux enjeux sociaux et politiques intrinsèquement liés aux valeurs de notre société démocratique.
La ville de Québec ne fait pas exception à cet égard.
Québec a connu une longue tradition d’accueil en douceur. Plus marquée à partir de la fin du XIXe siècle avec l’arrivée de Chinois via l’Ouest canadien, elle se continue, au début du XXe siècle, avec des Juifs d’Europe de l’Est victimes de politiques antisémites, puis de Grecs, Italiens et Portugais, après la guerre de 1939-1945. Dans les décennies suivantes, cette immigration se diversifie encore. Les années 1960 voient arriver des Français, des Belges et des Suisses, des Haïtiens fuyant le régime Duvalier, ainsi que des Africains.
À partir de la décennie 1970, à la suite de crises politiques diverses, des réfugiés sonnent à la porte de notre ville. Ils viennent de Chine, du Liban, du Chili, d’Amérique centrale et d’Asie du Sud-Est. D’autres fuient la guerre : Rwandais, Croates, Serbes, Bosniaques, Bulgares et même Russes.
Malgré certaines difficultés liées souvent à des conditions économiques difficiles, l’intégration de ces nouveaux arrivants se fait sans heurts. Mais il n’en est pas de même malheureusement depuis la fin du XXe siècle.
Depuis deux décennies environ, l’arrivée de migrants en provenance de pays où existaient déjà des tensions mêlant politique et religion, est venue assombrir le paysage du vivre-ensemble. Parmi ces nouveaux arrivants, des individus minoritaires, porteurs d’un fondamentalisme religieux, ont commencé à faire valoir leur droit à la différence, le plus souvent religieuse, en contradiction avec des valeurs de démocratie, d’égalité de droits entre les hommes et les femmes et en dénégation de l’orientation laïque de pouvoirs publics.
Cette attitude, pouvant être partagée par des individus de toutes religions et non pas d’une seule en particulier, postule à la base la possibilité pour des croyances d’influer sur l’espace public et d’interférer avec le politique en mettant de l’avant des revendications communautaristes ne relevant pas de l’idéal universaliste.
À la lueur des débats entourant la difficulté de certains à une intégration à l’ensemble de la collectivité d’accueil, majoritaire, et dans le contexte de discussions entourant divers projets de loi en relation avec ce qu’il est convenu d’appeler, à tort ou à raison, les « accommodements raisonnables », des citoyens ont estimé que la laïcité est un moyen d’établir des règles du vivre-ensemble respectueuses des valeurs de chacun sans permettre des empiètements dans l’espace public (i.e. celui des institutions publiques) pour des motifs le plus souvent religieux.
Laïcité capitale nationale a ainsi vu le jour à la fin de l’année 2013. Ses membres se sont donné comme mission de s’impliquer dans ce grand débat et de faire la promotion de la laïcité, en accordant une écoute particulière à l’actualité prévalant dans la région de la Capitale nationale.
Mais d’abord, il est important de bien comprendre le concept de laïcité avant de nous engager plus loin dans l’exploration de cet enjeu pour notre société.
Nous adoptons l’idée d’Henri Pena-Ruiz selon laquelle la laïcité est un principe universel et fraternel qui met en avant ce qui est commun à tous les êtres humains.
Trois conditions sont essentielles à l’exercice de la laïcité : la liberté de conscience, l’égalité de tous devant la loi et l’orientation universaliste du pouvoir public.
La liberté de conscience est au-dessus de la liberté religieuse et englobe autant les croyants de toute religion que les athées et les agnostiques. Cette liberté de conscience s’accompagne de l’autonomie de jugement de chacun, formée par l’école publique laïque. Cette dernière institution ne combat ni ne favorise la religion mais inculque chez le citoyen le savoir et la connaissance, donc la raison.
La liberté de conscience inclut la liberté religieuse, le contraire n’étant pas nécessairement vrai.
L’égalité de tous devant la loi car la laïcité transcende les particularités ethniques, culturelles ou religieuses et ramène l’individu à l’humain. Sur le plan spirituel, elle met sur un même pied d’égalité de droits toutes les options spirituelles, qu’elles relèvent de la religion, d’un humanisme athée, agnostique ou autre.
La troisième condition, l’orientation universaliste du pouvoir public, avance que l’institution publique n’est pas là pour accéder aux demandes particulières des individus mais aux demandes universelles des citoyens formant la société. Une loi édictée par l’Etat ne peut donc traduire les prescriptions d’une quelconque foi ou croyance. Ce qui amène par voie de conséquence à énoncer la règle de la séparation entre les pouvoirs religieux et l’État.
Ainsi, par exemple, l’intégrité physique et l’assujettissement de la femme à l’homme, qui répondent chez certains groupes religieux à une loi finalement communautariste, vont à l’encontre des principes universels des droits de l’homme.
Une fois ces conditions de la laïcité énoncées, la voie est-elle libre pour mettre en pratique ces principes de fonctionnement de notre société québécoise ? Malheureusement non. Depuis quelques décennies, l’évolution de notre société postmoderne a vu un sens de la responsabilité et du devoir céder graduellement le terrain à la maximisation du moi et au couronnement des droits individuels au détriment de valeurs collectives. 
Concurremment, sur le plan politique, l’influence prépondérante de la démocratie libérale à saveur anglo-saxonne, étrangère aux valeurs républicaines, s’est traduite au Canada par la mise en place du multiculturalisme, politique mettant de l’avant les attributs identitaires d’une communauté au détriment de valeurs universelles de la société d’accueil. Nous croyons que le multiculturalisme, solution proposée par plusieurs, n’est pas le signe d’ouverture sur le monde qu’il croit être. Il s’agit plutôt d’une juxtaposition de ghettos ethniques, repliés sur eux-mêmes et sans autres liens que les rapports d’affaires quotidiens.
Conséquemment, nous privilégions le modèle de type républicain. Ce modèle met l’accent sur la liberté et l’égalité, valorisant l’intégration des nouveaux arrivants et le partage des valeurs communes plutôt que le voisinage des différences.
La laïcité est donc vue comme le socle commun de la société. Son principe s’applique notamment au champ des institutions publiques et auprès des agents de ces institutions.
Voilà le sens de la mission que se donne Laïcité capitale nationale
http://www.laicitecapitalenationale.com/declaration/ 

samedi 7 juillet 2018

Colloque MLQ du 25 et 26 juin 2018

L’École coranique vs l’École islamique Ferid Chikhi  

‘’L’avenir des nations est dans les écoles du peuple…’’ 

Johann Heinrich Pestalozzi 
Le propos qui suit est exprimé non pour dénigrer l’organisation de l’école coranique, ici au Québec, ou ailleurs, mais pour souligner que le schéma de cette école en Afrique du Nord n’a jamais été celui de l’école islamique qui existe au Québec et ailleurs dans le monde.  C’est grâce au multiculturalisme Canadien, obsolète et rétrograde, ainsi qu’aux politiques gouvernementales du Parti Libéral du Québec que ces écoles ont pignon sur rue et n’aident en aucune manière ‘’le vivre ensemble en bonne intelligence’’.  L’École coranique  L’École Coranique a été pour moi le second espace sécuritaire qui m’a accueilli après la maison, de l’âge de 5 ans à celui de 13 ans. C’était ainsi pour, presque, tous mes ami-e-s d’enfance et de préadolescence. Cependant, pour donner un éclairage approprié et ainsi mieux appréhender la problématique, cette école coranique que je qualifie de traditionnelle précédait la Medersa. Les enseignements de ces deux institutions n’ont rien de commun avec l’école islamique du Québec. À ce stade de l’exposé, un paramètre important doit être mis de l’avant et se résume comme suit : le sunnisme et le chiisme existent, notamment dans des pays comme le Canada, il y a toujours eu une compétition, une concurrence et des antagonismes entre les promoteurs des écoles islamiques. Il faut savoir qu’en arabe dialectale Algérien… le concept, le terme ‘’école’’ est traduit par Djemaa, de Djema’a… Rassemblement – Assemblée – Ensemble - Groupe d’individus … 
Djemaa El Cor’an, maladroitement traduit par l’école coranique alors qu’il devrait l’être par Groupe de lecture - Assemblée de lecture - Ensemble de lecture. Ce qui était qualifié d’école coranique était en fait, une salle sobrement aménagée, où nous nous entassions à plus de 20 enfants de tous âges. La mémorisation des versets du Coran, s’y pratiquait tôt le matin – après la première prière de la journée - parfois après celle de l’aprèsmidi.  Tout était fondé sur la mémoire, puisqu’il fallait se rappeler les sourates. Au départ ce sont les plus courtes qui devraient être apprises et aussi paradoxale que cela puisse paraître, sont les dernières du livre saint. Notre présence consistait à apprendre (écrire sur une planche en bois avec un ‘’Calame’’, morceau de roseau, coupé effilé et qui était trempé dans une encre ‘’Ssmagh’’, préparée avec de la laine brûlée et de la suie) et lire – les sourates.  Il n’y avait ni explications ni échanges avec l’enseignant. Ceux et celles qui ne mémorisaient pas recevaient des coups avec des tiges de roseaux, sur la plante des pieds. C’était pas mal douloureux…
L’école et la Madrassa À côté de l’école coranique il y avait en parallèle deux écoles, celle laïque de la colonisation et une autre plus locale qui ressemblait à l’école coloniale mais dont l’enseignement était en arabe. La Medersa.  Apparu dans le milieu des années ‘’30’’ en Algérie, elle a été l’œuvre de l’association des ‘’savants musulmans’’, pour les enseignements intermédiaires (Langue et lettres, Poésie et Roman). L’enseignement menait les jeunes gens jusqu’à un niveau intermédiaire mais suffisant pour considérer que la langue : Écrite, parler et comprise était maîtrisée.  Dans le monde arabe, le concept de ‘’Medersa’’ diffère d’un pays à un autre même si le fond est le même. Il s’agit d’un espace où est dispensé un enseignement par un Mouderesse (enseignant) qui aide, qui partage ou encore qui prodigue un savoir, une connaissance…  
Dans le monde musulman, en ce qui concerne particulièrement cet aspect, il faut faire la part des choses entre l’espace Sunnite et l’espace Chiite. Chez les chiites il désigne un système, le ‘’Hawza’’, qui est à la fois une école au sens de Madrassa et un enseignement.  Alors, que la Madrassa, selon l’histoire de l’Islam Sunnite est une institution à caractéristiques multiples. C’est dire combien, elle n’a pas la même qualité et les mêmes attributs dans les deux registres.  Dans le monde Sunnite, El Djemia’a est une université de théologie. Le schéma étant différant d’une région du monde musulman à une autre, en Afrique du Nord, c’est une université, mais c’est aussi un lieu d’apprentissage de la langue arabe, du Coran, des préceptes de l’Islam, du Fiqh, de la charia… Les plus célèbres sont celles de Tunis, ‘’d’Ez zitouna la première du genre dans le monde musulman et la seconde est celle ‘’d’Al Azhar’’ en Égypte, créée plus de deux siècles plus tard.  Que se passe-t-il réellement derrière les portes closes des écoles musulmanes au Québec ? 
Au Québec, il a été inventorié environ une vingtaine d’écoles privées islamistes agréées par le gouvernement libéral. Ces écoles se qualifient de coraniques. Un indicateur approximatif nous donnerait environ 2.000 inscrits. Bien entendu, cela ne semble pas énorme et tout à fait gérable. Contrairement à l’école coranique ou à la médersa de mon pays d’origine et selon toute vraisemblance, l’objectif ultime de l’école islamique au Québec ne serait pas d’aider les jeunes musulmans inscrits à seulement mémoriser le Coran en entier mais aussi à les placer en compétition pour connaître le meilleur récitant. Il s’agit aussi et selon toute vraisemblance à leur inculquer toute une formation à interagir selon des normes qui ne sont pas celles du Québec mais des normes socioculturelles et idéologiques importées de pays théocratiques.   Le Québec a toujours été une terre d’accueil ouverte à la diversité et comme nous le disons souvent l’Islam est multiple et par conséquent les musulmans ne forment pas un bloc homogène et monolithique. Or, ne sommes-nous pas en droit de demander quelle école de pensée juridique est considérée par ces établissements dont le nombre ira en progressant vu la pression grandissante des islamistes de tous bords.  
Le Canada, est le pays où les islamistes testent de nouvelles formes de djihad L’islamisme au Québec et au Canada est la conséquence tangible d’un endoctrinement idéologique systématique, fait dans l’indifférence générale depuis plus de trente ans. Quand l’Arabie saoudite a proposé les services de ses imams de service, les premières cibles n’étaient pas les Canadiens ou les Québécois de souche mais bien les musulmans pour en faire une force de frappe incontournable mais en particulier les musulmans démocrates et laïcs qui ont été les premières victimes en raison des efforts considérables qu’ils ont faits et qu’ils font encore pour s’intégrer et qui se retrouvent amalgamés à ceux-là mêmes qu’ils dénoncent.  
Des intellectuels de gauche prétendent détenir les clés des analyses inclusives pour considérer les islamistes comme parties prenantes de la société, pourtant, l’idéologie Wahhabosalafiste, s’impose de plus en plus au détriment de la liberté de conscience, de la liberté de pensée et de la liberté d’expression. Les politiques canadiens et québécois ne voient pas du tout qu’il est question de pensée unique et de nivellement par le bas et n’osent pas aborder frontalement la problématique. C’est pour cela qu’il est grand temps que ces influences, soi-disant éducatives et académiques, idéologiques et politiques, soient bannies du système éducatif et que le gouvernement du Québec révoque tous les mandats de ces écoles privées religieuses ou à caractère religieux.   
Le ministère de l’éducation devrait sérieusement penser à se réapproprier les obligations, si tant est qu’il s’agit d’obligations éducationnelles et de formation, accordées à ces organisations qui vendent une éducation parallèle à des enfants alors que seule les écoles du peuple sont garantes d’un enseignement approprié et en adéquation avec les valeurs de toute la société Québécoise.
Ferid Chikhi
https://www.mlq.qc.ca/wp-content/uploads/2018/06/Conférences.pdf 

lundi 7 mai 2018

Colloque Éducation et laïcité: où en sommes nous ?

L'éducation et la laicité : Un état des lieux en direct.
Inscrivez vous et venez partager les témoignages, les analyses, les réflexions de vrai-e-s intellectuel-le-s qui privilégient la citoyenneté à la mise de l'avant des religions...
Deux membres d'AQNAL seront de la partie : Nadia EL Mabrouk et Ferid Chikhi
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L'inscription est au coût de 20$
HORAIRE

VENDREDI 25 MAI 2018
Grande Bibliothèque de Montréal, 475 Boul de Maisonneuve est, Montréal, QC H2L 5C4

18H00 – 19H00 Accueil et inscription
19H10 Allocution d’ouverture de Lucie Jobin, présidente du Mouvement laïque québécois
19H15 – 20H30 Panel politique - Éducation et la laïcité au Québec
Salle : Auditorium
20H30 – 21H30 Intervention de la salle



SAMEDI 26 MAI 2018
Complexe des sciences Pierre Dansereau, UQAM, Pavillon Sherbrooke,
200 rue Sherbrooke ouest, Montréal, H2X 3P2

8H30 – 9H00 Inscriptions

9H00 – 10H30
Atelier 1 : Fiscalité et exercice de la laïcité
Salle SH 2620
Atelier 2 : Désertion des écoles publiques et les écoles clandestines
Salle SH 2420

10H30 – 11H00
Pause

11H00 – 12H30
Atelier 3 : Statut de la religion dans le système scolaire au Québec
Salle SH 2800

12H30 – 14H00 Dîner

14H00 – 15H30
Atelier 4 : Signes ostentatoires et accommodements religieux dans les institutions scolaires
Salle SH 2620
Atelier 5 : Laïcité, législation et gouvernement du Québec
Salle SH 2420

15H30 Plénière
Salle SH 2800

17H00 Fin des travaux

CONTENU SOMMAIRE DES ATELIERS

Atelier 1: (9H00 – 10H30) Fiscalité et exercice de la laïcité
Exemptions de taxes municipales et scolaires
Nicole Vermette/ Jean-Paul Lahaie

Financement public de l'école confessionnelle
Violaine Cousineau
Mouvement l'école ensemble
Anne-Marie Boucher

Atelier 2: (9H00 – 10H30) Désertion des écoles publiques et les écoles clandestines
Un expérience avec une école juive
Léon Ouaknine
Écoles coraniques
Ferid Chikhi

Atelier 3 : (11H00 – 12H30) Statut de la religion dans le système scolaire au Québec
Le cours Éthique et culture religieuse (ECR)
Nadia El Mabrouk
La chaire de missiologie à l'Université Laval
Claude Simard
L'enseignement de la pensée critique
Annie-Ève Collin

Atelier 4: (14H00 – 15H30) Signes ostentatoires et accommodements religieux dans les institutions scolaires
Pourquoi les accommodements religieux sont irrecevables, notamment en milieu scolaire
Diane Guilbault
Obligation de réserve et liberté de conscience
André Lamoureux
Les accommodements religieux en milieu scolaire: une pente dangereuse
Louise Mailloux

Atelier 5 : (14H00 – 15H30) Laïcité, législation et gouvernement
La loi sur la neutralité religieuse n'est pas la Loi sur la laïcité
Djemila Benhabib
Démocratie et laïcité
Simon-Pierre Savard-Tremblay
Le multiculturalisme en question: les universitaires, contre la laïcité.
Jérôme Blanchet Gravel

https://www.eventbrite.ca/e/billets-colloque-education-et-laicite-ou-en-sommes-nous-45395480103?aff=es2

Les petits contes voilés*

Le voilement des fillettes soulève des questions importantes quant à sur leur liberté, leur autonomie corporelle et leur dignité, en particu...