lundi 8 juin 2020

La laïcité, garantie d’un État moderne


“La loi de séparation, c’est la marche délibérée de l’esprit vers la pleine lumière, la pleine science et l’entière raison.”

Jean Jaurès

Un certain nombre de mes lecteurs s’étonnent toujours que je puisse encore parler de cette abjection qui s’appelle l’islamisme. Ils me lisent et me disent que je ne tape pas beaucoup sur le régime qui suce le sang des Algériens mais que j’ai le temps d’écrire sur la décennie noire qui est, elle, derrière nous.
Comment avoir seulement le pouvoir algérien en point de mire alors que les intégristes guettent toujours au coin de la rue la moindre faiblesse de ceux qui sont supposés être là pour les contrer ?
Ajoutons à cela que je n’ai pas cessé de mettre en doute la légitimité des pouvoirs qui se sont succédé depuis Ben Bella jusqu’à celui qui occupe sa place actuellement et qui a surfé sur des élections tellement truquées que les urnes se sont rebellées. 
La décennie noire ne peut être mise sous un tapis par la simple magie d’un coup de balai
Ce qui s’est passé dans les années 90, et que l’on a appelé la décennie noire, celle qui a vu fuir toute l’intelligence et les capacités de ces beaux cerveaux volumineux qui ont déserté l’Algérie pour des horizons plus lumineux, ne peut être mis sous un tapis par la simple magie d’un coup de balai. 
Les dizaines de milliers de suppliciés qui ont été torturés et violés avant d’être égorgés ont le droit de se reposer en paix après que leurs bourreaux aient été jugés par des tribunaux compétents et indépendants des pouvoirs politiques.
Les proches des citoyens assassinés doivent percevoir un dédommagement exemplaire tant au niveau du jugement que sur celui de la compensation pécuniaire.
Une des plus grandes tragédies planétaires de cette fin de siècle
200 000 victimes, ce n’est pas rien ! C’est même l’une des plus grandes tragédies planétaires de cette fin de siècle. Et c’est le régime de Bouteflika, le cadavre ambulant qui a tellement méprisé l’Algérie, qui a concocté une loi scélérate qui a permis aux assassins d’être libérés pour ceux qui avaient été arrêtés et ne pas être inquiétés du tout pour ceux qui étaient encore dans la nature.
Comment les innombrables familles des suppliciés pourraient-elles passer à autre chose et faire le deuil de leurs parents égorgés, poignardés, décapités, fusillés à bout portant ?
Aux lecteurs qui m’écrivent et qui me questionnent sur le fait que je communique « trop » sur l’islamisme et que je me « sansalise » petit à petit, je dis deux choses. Tout d’abord que Boualem Sansal, par sa plume et par ses nombreuses conférences, est une « bénédiction » pour les militants anti-islamistes. Et qu’il convient de le saluer comme il convient.
Ensuite, encore une fois, parce que ce que l’Algérie a enduré pendant des années, n’a rien à voir avec une quelconque génération spontanée.
Ces islamistes ne sont pas nés de nulle part. Ils ont été les agents zélés des impérialistes saoudiens et les propagateurs d’un fascisme jamais vécu dans ce pays avant que les barbus salafisés, poignards entre les dents, ne se dispersent dans les vallées et les montagnes algériennes, semant la haine et la mort.
Nul besoin de revenir sur ces jeunes femmes kidnappées qui ont servi, dans les grottes, d’esclaves sexuelles sous couvert du « zawādj al-mut‘a », ces mariages de jouissance. Elles ont été relâchées quelques mois plus tard avec un enfant non désiré dans le ventre.
Nul besoin d’essayer d’imaginer ces bébés que l’on met dans des fours à micro-ondes pour les faire rôtir, ces femmes enceintes qui se font ouvrir les entrailles pour retirer l’embryon et le jeter contre les murs. 
Faut-il se rappeler de ces merveilleux sourires d’Amel Zenoune Zouani et Katia Bengana, ces jeunes femmes libres, dignes des héroïnes mythiques les plus connues, qui ont été égorgées parce qu’elles se refusaient de se plier aux dictats des islamistes et d’emprisonner leurs cheveux dans des serpillières ?
Faut-il mettre sur la table le nombre de policiers qui rentraient chez eux le soir après le service, la peur au ventre et l’uniforme bien caché dans un couffin, et dont on a retrouvé la tête sur un muret ?
Ces appelés du service national lynchés par les monstres parce qu’ils les considéraient comme étant au service des taghouts ?
Cet exode sans équivalent des jeunes gens et des jeunes filles qui faisaient office de médecins, ingénieurs, professeurs d’université, chercheurs, journalistes, artistes, l’âme vivante d’un pays qui en avait bien besoin ?
Comment me replier sur moi-même et ne plus parler encore et encore de mes amis Youcef Sebti qui a eu la gorge tranchée et Tahar Djaout qui a reçu deux balles dans la tête alors qu’il quittait son domicile ?
Mettre un couvercle sur ce territoire de la douleur, c’est oublier définitivement cette ignoble infamie
Comment ne pas remettre sur le métier toutes ces abjections innommables qui ont fait de l’Algérie un vaste cimetière qui enterrait chaque jour son lot de suppliciés ? En un mot comme en cent, il nous est impossible de quitter ce territoire de la douleur parce que mettre un couvercle dessus, c’est oublier définitivement cette ignoble infamie.
Il faut ajouter à la souffrance des familles, le fait qu’elles n’arriveront jamais à faire le deuil de leurs proches qui ont été sauvagement assassinés. Tout simplement parce que les violeurs de leurs filles et les égorgeurs de leurs frères n’ont jamais comparu devant leurs juges pour rendre compte de leurs forfaits.
Pire ! L’État algérien, par la décision inique prise par Bouteflika et son clan, non seulement a pardonné aux criminels, mais les a insérés dans la société civile comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé.
Face à une telle forfaiture, une seule exigence : la justice. Et rien que la justice. Pleine. Entière. Et définitive. Tant que les terroristes n’auront pas payé ce qu’ils ont fait comme mal à tout un peuple, nous ne pouvons pas entrevoir la moindre lueur d’espoir à l’horizon.
Il n’y a aucune revanche à prendre et il n’est pas question de ressentiment. Il est naturel que les victimes réclament justice et il est tout aussi naturel que les coupables puissent régler leurs dettes. C’est le minimum que l’on puisse exiger d’un État quel qu’il soit.
Autre chose d’aussi important : les marches du Hirak ont démontré la maturité du peuple algérien qui mérite que les instances internationales reconnaissent la plénitude de ses revendications pacifiques. Et pourquoi pas, soyons fous, le prix Nobel de la paix.
Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde, écrivait Brecht
Mais si le pays a retrouvé une certaine accalmie et un certain apaisement, il faut reconnaître que tout n’est pas réglé pour autant dans ce domaine. Comme en d’autres.
C’est Bertolt Brecht qui a trouvé la meilleure formule pour ce genre de situations : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.» Nous sommes arrivés à mettre à terre cette bête ignoble mais nous n’avons pas détruit le moule d’où elle est sortie. La preuve nous a été donnée récemment par le retour sur scène d’Ali Benhadj avec ses discours haineux.
Voilà pourquoi, comme un lycaon qui ne lâche pas son os, je n’arriverai jamais à accepter cette arnaque et cette friponnerie qui a permis à un pouvoir illégitime de décréter l’amnistie sans jugement de milliers d’assassins par le truchement de cet acte de piraterie de haute voltige que l’on a appelé pompeusement « Concorde civile ».
Il convient absolument d’instaurer en Algérie la laïcité, garantie d’un État moderne et d’un peuple adulte
La synthèse m’intime l’ordre d’en venir à ceci : pour ne plus revivre les années sanglantes de la décennie noire, il convient absolument d’instaurer la laïcité en Algérie. Que chacun vive sa religion ou son absence de religion en son for intérieur.
Il est plus qu’urgent que les valeurs universalistes issues des Lumières puissent constituer le socle sur lequel ce pays doit poursuivre sa route qui est longue et tortueuse.
L’égalité entre les femmes et les hommes dans l’héritage n’est pas une hérésie occidentale, il s’agit d’une justice à rendre à nos mères, à nos sœurs, à nos femmes et à nos filles qui n’ont jamais démérité. Le fait de ne pas se marier sous l’autorité d’un imam n’a rien d’infamant et ne constitue pas une défiance envers qui que ce soit.
Exiger que l’on construise, avec les deniers de toute la population, un hôpital ou une école, au lieu de ces milliers de mosquées qui essaiment dans tout le paysage, ne peut pas être pris comme un acte de guerre contre les croyants. En un mot comme en mille, il convient de mettre un terme au prosélytisme et de dire que la laïcité est la garantie d’un État moderne et d’un peuple adulte.   
Kamel Bencheikh
Chroniqueur au Matin d’Algérie, est l’auteur de
Prélude à l’espoir.
Le Matin d’Algérie. 19 mai 2020.

vendredi 10 avril 2020

Loi 21, portant laïcité de l’État Québécois, une belle victoire pour les laïcs

Comme bien des citoyens, vivant au Québec et malgré la distanciation sociale imposée par le Covid19, j’ai appris la nouvelle selon laquelle la loi 21 portant laïcité de l’état Québécois a encore de beaux jours devant elle. Je me souviens que ses opposants ont été confrontés à deux précédents revers. En effet, la Cour supérieure du Québec et la Cour d’appel avaient toutes deux rejeté cette demande de suspension temporaire. À cela s’ajoute qu’afin d’éviter une contestation de la loi par ceux qui feraient valoir qu’elle est contraire à la Charte des droits et libertés, le législateur québécois avait invoqué la clause dérogatoire - souvent appelée clause nonobstant. Imaginons, juste un instant que le Québec est indépendant ?
La décision de la cour suprême du Canada est donc, le troisième revers que connaissent les quelques opposants, toujours les mêmes, (Association canadienne des libertés civiles et Conseil national des musulmans canadiens). Il faut noter que ces associations ne sont même pas domiciliées au Québec mais en Ontario. En apprenant la nouvelle, lesdits opposants soutiennent qu’ils voulaient que l’article qui interdit le port de signes religieux par les agents de la fonction publique offrant des services au public soit invalidé. La Cour suprême a tout simplement décidé de ne pas entendre leur demande. Cette demande n’aurait pas eu cours si le Québec était indépendant.
Ce jeudi 09 avril 2020, la nouvelle est tombée comme un couperet. Elle intime à ces islamistes, que cette décision comme les précédentes et les prochaines, marque les limites de leur rejet des valeurs sociétales du Québec. Même s’ils soutiennent que leur activisme ne visait qu’à minimiser les dégâts en attendant la suite des procédures sur le fonds, leur déception n’était pas feinte. Dans un Québec indépendant, ils n’auraient jamais osé aller contre une loi votée et adoptée par les représentants de la majorité des citoyens du Québec. En fait, ce sont les défenseurs de la laïcité ainsi que le gouvernement du Québec qui se réjouissent de cette nouvelle victoire.
Rappelons que la Loi 21 sur la laïcité de l’État du Québec a été adoptée en juin 2019 par l’Assemblée nationale. Elle régule, entre autres, mais pas seulement, la représentation pour ne pas dire l’image de tous les agents des services publics - juges, policiers, sapeurs-pompiers, enseignants du réseau public - dans l’exercice de leurs fonctions et loin de toute visibilité des signes religieux des uns et des autres. En apprenant la nouvelle, la ministre de la Justice du Québec a émis un communiqué par lequel elle a souligné que : “Le gouvernement du Québec est satisfait de la décision rendue par le plus haut tribunal au Canada en faveur du maintien de la Loi sur la laïcité de l’État adoptée par l’Assemblée nationale. Nous continuerons à défendre le bien-fondé et la constitutionnalité de la Loi, comme nous l’avons toujours fait”.
Et pour cause, il est clair qu’il peut s’écouler plusieurs années avant que la confirmation de cette loi au niveau institutionnelle soit définitive. J’anticipe qu’elle est là pour durer malgré l’activisme des quelques nervis islamistes qui parlent de droits qui n’ont rien à voir avec ceux du Québec et agissent pour empêcher la majorité des Québécois de vivre selon leurs droits adoptés par leur assemblée nationale et les élus du peuple. Cependant, imaginons un instant que le Québec fasse son indépendance ?

dimanche 20 octobre 2019

LAICITÉ : L'APPEL DE LIÈGE


12 octobre 2019, à Liège,

À l’issue de trois jours de réflexion menés à l’occasion du 50e anniversaire du Centre d’Action Laïque belge, un appel, auquel a souscrit dans son intervention à Liège l’ancien Président de la République française François Hollande, est lancé aux défenseurs des droits fondamentaux pour promouvoir la Laïcité comme un principe universel, garant des libertés individuelles et d’une coexistence pacifique des opinions philosophiques et convictions religieuses.

Dans un monde devenu village planétaire, nos sociétés font face à des défis socio-économiques inédits au rang desquels dominent les enjeux migratoires, climatiques et numériques.

Par ailleurs, des progrès notamment éthiques tenus pour acquis sont remis en cause par des courants politiques extrémistes ou dogmatiques religieux qui agissent d’une façon de plus en plus décomplexée. En Europe et dans le monde, les droits fondamentaux, produits de petites victoires ou de grandes révolutions, demeurent fragiles.

Cette conjonction nous oblige à une vigilance constante.

La Laïcité se fonde sur le principe d’impartialité des pouvoirs publics et assure à toutes et tous l’exercice des droits et libertés indépendamment de l’origine, des convictions, croyances ou toute autre distinction. Ce principe fondateur de la démocratie, élément essentiel d’une coexistence pacifique, a vocation à trouver, partout dans le monde, une place au cœur des valeurs fondamentales.

Elle est indissociable des libertés pour soi-même et autrui. Elle assure un cadre commun qui permet à chacune et chacun d’exercer un libre examen et de se décider en toute autonomie.

La Laïcité lutte contre les discriminations, pour l’égalité et la mise en œuvre de politiques solidaires qui assurent la cohésion sociale et l’émancipation des citoyens par l’accès aux savoirs.

Fruit d’une révolution des mentalités qui prit naissance au 18e siècle, la Laïcité comme principe d’organisation de l‘État se révèle indispensable au développement d’un système politique démocratique. Garant des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, l’État laïque protège celle de croire, ne pas croire ou changer de conviction.

Elle postule l’articulation du lien social en dehors de tout déterminisme et le pouvoir des êtres humains à se diriger eux-mêmes.

Parce que le principe de Laïcité instaure et protège les valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité,

Parce qu’il permet la coexistence paisible des opinions et conceptions philosophiques ou religieuses,

Parce que la Laïcité n’est pas une option ou une opinion parmi d'autres, mais bien la condition qui rend possible la vie en commun dans le respect de toutes et tous et qu’elle fournit une réponse de portée universelle indépendante de tous les particularismes, les signataires en appellent solennellement à considérer la Laïcité comme une exigence démocratique essentielle.

Ils invitent les autorités publiques de tous les continents à affirmer leur adhésion à son principe et à défendre son inscription dans les Constitutions nationales et les traités internationaux.

Le monde de demain appartiendra à la jeunesse d’aujourd’hui. Protégeons les conquêtes du passé et promettons-lui un avenir.
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Signez, ici,
http://www.50ans.laicite.be/?fbclid=IwAR2LOh385Gkb7dWKNvmuY9q9vvyMGH3Wyu8FOgHGT2RTWsyf1VWFexO8sDY

lundi 30 septembre 2019

Le courage vu d'ici et d'ailleurs

On ne quitte jamais définitivement son pays et son passé quand bien même, sous d’autres cieux choisis, on a espoir d’une vie plus sereine dans une société magnanime, ce qui s’est avéré en vivant
au Québec. Loin de ce qui fut mon chez moi, j’ai pour habitude de partager tout article traitant des droits des femmes avec mes amies restées en Algérie. C’est notre façon de continuer notre militantisme commun. Je n’oserai jamais comparer leur engagement militant en Algérie, même si le terrorisme a disparu, à mon militantisme ici au Québec et surtout au Canada.
C’est ainsi que je leur fis parvenir l'article sur les Raptors de Toronto qui nous informait que ceux-ci lançaient avec Nike un hijab à leur effigie et faisaient l’apologie de l’équipe féminine de basketball, les ‘’Hijabi Ballers’’. La lecture du contenu leur a semblé ahurissant du fait qu’il présentait le voile comme un vêtement avant-gardiste, alors que nous le définissions en Algérie comme notre étoile jaune, car entaché de sang. Leurs réponses furent unanimes pour rejeter la définition du mot ‘’courage’’ employé outrageusement dans l’article pour parler de femmes qui ont décidé de définir leur vie selon des critères qui s’inscrivent dans une tradition islamiste.
Est-ce qu’on adjoint systématiquement le qualificatif de ‘’musulmanes’’ à ce groupe de femmes voilées afin de stigmatiser toutes celles qui, musulmanes, ne portent pas le voile? Ce voile dit islamique, mais qui n’a aucune existence dans le Coran. 
Mes amies, restées en Algérie, m’ont rappelé avec tristesse et émotion qu’il fut un temps où le mot courage définissait unanimement la résistance au quotidien des femmes algériennes face à l’intégrisme islamiste qui sévissait durant la décennie noire des années 90.
En ce temps-là, moi aussi, je vivais en Algérie et partageais cette terreur. Le courage avait un autre visage que celui de l’équipe féminine de basketball des ‘’Hijabi Ballers’’ encensée par les Raptors.
Le courage avait le visage de Katia Bengana assassinée à la fleur de l’âge-17ans- pour avoir refusé de porter le voile de l’islam politique, comme étendard du salafisme et du wahhabisme. Elle sortait du lycée et son instruction menaçait l’idéologie de son assassin. Elle croquait la vie à pleines dents alors que son bourreau glorifiait la mort.
Le courage avait le visage de Ratiba Hadji, professeure à l’École d’architecture et d’urbanisme qui fut assassinée en 1995 dans sa voiture pour avoir refusé le diktat des fous de Dieu. Il n’était pas permis d’être femme et d’enseigner dans un domaine dit masculin.
Malgré cette menace permanente,
Le courage avait le visage de Yasmina Drici, 27 ans, du journal Le Soir d’Algérie, kidnappée et égorgée parce que femme, journaliste et non voilée. Ses assassins la qualifiaient de dangereusement armée, car elle savait manier le stylo aussi bien qu’ils maniaient le couteau qui lui trancha la gorge.  
Ici au Québec, le courage a aussi le nom de cette adolescente de Victoriaville qui osa désobéir à sa famille en dénonçant un mariage forcé. Elle a vite compris qu’au Québec elle avait droit à une protection contre le diktat familial.
Le courage porte le nom de la jeune Saoudienne Rahaf Mohammed Al-Qunun fuyant famille et pays au péril de sa vie.
Le courage ce sont ces femmes iraniennes qui défient l’obligation du voile et se retrouvent condamnées à la prison, voire au fouet.
Le courage ce sont ces femmes dites musulmanes de toutes origines qui ici même au Canada vivent sous menace permanente de l’orthodoxie religieuse et de la pression communautariste.
Le courage ce sont ces femmes saoudiennes* qui ont décidé de se promener dans les rues de Ryad têtes découvertes et cheveux au vent sachant que chaque pas peut leur être fatal.
Le courage a le nom de toutes ces femmes vivant dans
ces pays où la religion est force de loi et le patriarcat est le mode de vie imposé à toutes les femmes, celles qui survivent à un quotidien oppressif.

Le courage a le nom de toutes ces femmes vivant dans des sociétés qui leur sont hostiles parce que nées femmes, avec un sexe féminin, et qui chaque matin prennent le risque de ne jamais pouvoir retourner chez-elles le soir après avoir passé une journée à travailler pour nourrir toute une famille. Malgré cette menace permanente, elles ne baissent pas les bras et affrontent la folie des lâches se barricadant derrière leurs textes religieux au nom d’un Dieu punitif, vengeur et misogyne. Et pourtant ce sont ces mêmes hommes qui violent et assassinent les femmes sur terre et qui rêvent de soixante-dix vierges au paradis.
+De là où nous sommes, pour toutes ces femmes courageuses et lumineuses, soyons solidaires de leur combat contre l’obscurantisme.
Interdisons-nous de porter Nike et toute autre marque qui promeuvent le patriarcat et le sexisme.
Un geste élémentaire pour nous mais fondamental pour ELLES.
Leila Lesbet,
Québécoise et militante féministe universaliste.

jeudi 5 septembre 2019

Djemila et Fatima


Deux femmes singulières venant l'une d'Algérie, l'autre du Maroc.
L'une appartient à la génération X, l'autre à celle des Babyboomers.
Elle se battent toutes les deux pour l'émancipation citoyenne et notamment celle des femmes ciblées par les islamistes.
Elles portent d'une façon magistrale les voix des femmes musulmanes modernes, éduquées et instruites des bouleversements que connait le monde et qu'elles subissent dans bien des situations de façon frontale.
Elles ont chacune un cheminement singulier. Les mettre sur le même piédestal serait une hérésie, pourtant toutes les deux sont des battantes qui ont fait vibrer non seulement le Québec mais aussi le Canada et dans bien des cas la France et d'autres pays d'Europe.
Elles quittent leur pays d'accueil, la première pour la Belgique et à Bruxelles elle fera encore entendre la voix de la laicité, la seconde pour le Sénégal comme digne représentante du Québec à Dakar, capitale de l'Ouest Africain.
Le Québec ne les a pas perdu même s'il n'a pas su leur donner la place qu'elles méritaient.
Bon voyage à toutes les deux en vous souhaitant un séjour plein de succès et enrichissant et un éventuel joyeux retour au Québec.
En tout état de cause Bruxelles et Dakar ce n'est qu'un prêt sans intérêt que nous vous faisons.
Le 04-09-2019

mardi 18 juin 2019

L’Étoffe des hommes et des femmes d’État.

Finalement, la loi 21 portant laicité de l'État Québécois et celle 9 de l’immigration ont été adoptées à la majorité de deux partis la CAQ et le Parti Québécois, face à une minorité tergiversatrice qui a bout d’arguments pertinents s’est lancée dans une obstruction sans nom.
gouvernement du Québec. Leur langage politique n’est pas encore celui de l’opposition mais reste en deçà des attentes de la grand majorité des Québécoises et des Québécois.
AQNAL comprend que les libéraux n’ont pas encore digéré leur défaite cinglante d’octobre 2018 et continuent d’agir comme s’ils étaient toujours aux commandes du
AQNAL considère qu’en faisant adopter 16 projets de lois, dont celui sur l’immigration (loi 9) et celui de la laicité de l’État (Loi 21), les élu-e-s de la CAQ ont rendu le Québec encore plus fort. Ce qui montre à l’évidence qu’ils se sont vite adaptés à la nouvelle donne qui fait d’eux des législateurs en chefs dont avait besoin le Québec.
AQNAL voit en les personnes du premier ministre M. François Legault à la Vice-Ministre Mme Geneviève Guilbault en passant par le jeune Ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion des élu-e-s qui ont l’étoffe des hommes et des femmes d’État, alors que les élu-e-s libéraux et Qsisstes pensent seulement à se faire voir sans réfléchir à l’état du Québec et à ses citoyen-ne-s. La différence est là.
AQNAL souhaite aux Québécoises et aux Québécois un bel été et une nouvelle ère de tranquillité loin des extremismes.

samedi 8 juin 2019

AQNAL soutien l'adoption rapide du PL21

L’Association Québécoise des Nord-Africains pour la Laïcité (AQNAL)

Confirme son soutien au Projet de loi 21

AQNAL en appelle à son adoption rapide et sans concession 

Montréal, le Samedi 08 juin 2019  

Depuis, sa création, le 10 mars 2013, AQNAL œuvre à la réalisation d’un projet de laïcité ancrée dans l’histoire et les valeurs québécoises, inscrites dans la continuité du siècle des Lumières et des idéaux de la Révolution Tranquille dans lesquels baigne le Québec.

Ce qui suit se veut la confirmation du soutien au Projet de loi 21 portant Laïcité de l’État Québécois.
Considérant que,

Nous sommes laïques parce que nous avons été témoins, dans de nombreux pays où la religion - notamment l’Islam politique - se mêle des affaires de l’État, des hommes et des femmes, élu-e-s donc mandaté-e-s pour réaliser un projet de société citoyenne manipulent le fait religieux pour des convenances purement électoralistes avant de s’y brûler et devenir eux-mêmes des promoteurs.
Nous sommes laïques, parce que nous considérons qu’une société se définit par un projet citoyen et la volonté du vivre ensemble et en bonne intelligence, selon des règles clairement établies pour le respect des droits de chacun et celui des mêmes devoirs pour tous.
Nous sommes laïques, parce que nous sommes pour l’égalité citoyenne devant la loi et parce que sans la laïcité, elle ne peut pas s’accomplir.

Nous sommes laïques par fidélité à la mémoire et au combat de nos amis victimes, notamment de l’islamisme, celui-là même qui en Occident conduit des gouvernants à l’utiliser pour museler la liberté d’expression et culpabiliser la majorité de la société.

Nous sommes, laïques parce que nous voulons exprimer librement nos opinions.
Nous sommes laïques, parce que nous ne comprenons pas pourquoi certains de nos amis de gauche aient perdu leurs repères idéologiques pour s’en remettre à une idéologie prédatrice. Et, qu’au nom d’un certain relativisme culturel, il nous faut au Québec accepter le retour du religieux dans l’espace public et institutionnel.
Nous sommes laïques, parce nous ne voulons pas être caractérisés par notre religion ou par nos origines ethniques.

Nous sommes laïques parce que depuis plus de dix ans nous avons constaté les incohérences du Parti Libéral majoritaire qui votait les lois contre la majorité francophone qui l’avait pourtant élu. Et nous observons, qu’aujourd’hui, alors qu’il est dans l’opposition empêche par tous des moyens insidieux l’adoption du PL21, pourtant réclamé par la majorité des électeurs.

Or,

Nous observons, depuis le début des discussions à l’Assemblée nationale du Québec, l’obstruction, opérée par les oppositions libérale et solidaire, contre le Projet de loi 21 portant laïcité de l’État québécois et nous sommes indignés par les entraves abusives avancées, ici et là, sans arguments appropriés.

Nous sommes exaspérés, en tant que citoyens de constater, que diverses manœuvres déraisonnables ainsi que la multiplication de prises de paroles des députés libéraux et solidaires concourent à freiner illégitimement le processus d’adoption d’une loi vitale constitutive pour le Québec et protectrice des minorités religieuses.

C’est pour cela que,

Nous en appelons tous les parlementaires québécois à faire preuve de discernement et de détermination objective en adoptant le plus rapidement possible le projet de loi 21 Portant laïcité de l’État québécois et enfin que nous avancions ensemble dans la bonne direction pour en finir avec ce débat sur les signes religieux qui perdure depuis une décennie.

Nous en appelons à la raison de l’ensemble des élu-e-s, et ce dans l’intérêt majeur de l’État québécois, à approuver dans la forme et le fonds le projet de loi sur la laïcité de l’État pour développer et améliorer le bien vivre ensemble et en bonne intelligence.

P/AQNAL

Ferid Chikhi - Ali Kaidi - Leila Lesbet - Nadia El Mabrouk - Amari Kamel - Feroudja Kaidi - Mohand Abdelli - Mohamedi Boualem - Radhia Ben Amor - Samir Achoubi - Zoubir Amari - Karim Lassel

Les petits contes voilés*

Le voilement des fillettes soulève des questions importantes quant à sur leur liberté, leur autonomie corporelle et leur dignité, en particu...